En mal d’inspiration et après une agréable semaine passée au ski, l’angoisse de la feuille blanche se fit cruellement ressentir. Il faut dire que l’actualité fut désespérément pauvre pendant cette période : Je pourrais fort bien lister les dernières stupidités socialistes en date mais puisqu’un remaniement ministériel semble se profiler, il me paraît pour quelques temps stérile d’inlassablement faire remarquer que la logique socialiste se heurte violemment au mur des réalités. Le résumé se bornerait à constater avec lassitude : Toujours des propositions de taxes aussi stupides, ineptes, liberticides pour un résultat microscopique sur la réduction des déficits. Toujours les mêmes facéties grotesques d’Hollande en visite aux USA, multipliant les courbettes aux investisseurs tandis que sa majorité achève de les persuader de fuir hors de France et que ses ministres rivalisent de bêtise pour s’occuper de sujets parfaitement secondaires vis-à-vis des grandissantes et inquiétantes difficultés vécues par nos concitoyens.
En plein jeux de Sotchi, n’oublions pas que la plupart des pays du monde ne nous envient pas nos principales médailles d’or…
Si nous sommes à la veille d’un changement de politique ou du moins de personnel pour concrétiser ce qu’Hollande promet, c’est-à-dire une politique de l’offre qui tournerait enfin le dos du keynésianisme de nos dirigeants et du marxisme qui sévit encore lourdement dans presque la moitié du PS, alors il est plus intéressant de se pencher sur les réactions des uns et des autres que ce changement pourrait provoquer. A l’annonce du pacte de responsabilité et de son choc de l’offre, l’affaire était entendue du côté de l’UMP, de l’UDI et du Modem : Chiche si on réduit les dépenses du même montant que les réductions de charges consenties aux entreprises. Cette prise de position enfin un tantinet libérale s’explique aussi par la publication de sondages révélant que les électorats de ces partis et, surprise, surtout celui de l’UMP se montrent de plus en plus favorables aux idées pro-business et libérales. Peu importe que les caciques de ces partis ne le soient pas et se refusent encore à faire un coming out libéral, ce n’est qu’un manque de courage et de talent pédagogique face au monstre médiatique subventionné qu’ils ont laissé se créer mais au fond, ils savent ce qu’il convient de faire et ce qu’attendent leurs électorats après l’échec économique du mandat Sarkozy. Du côté de la gauche de la gauche en partant de cette désespérante aile gauche du PS, rien de nouveau sous le soleil : Ces gens sont maladivement hostiles au capitalisme et leur méfiance envers le monde de l’entreprise et leur aversion pour la liberté économique dissimule de plus en plus mal le moteur de leur phobie à savoir la jalousie envers la réussite sociale et leur ambition totalitaire de contrôler les individus par les institutions sans jamais avoir besoin de produire la moindre preuve de leur utilité sociale, culturelle ou intellectuelle.
L’accord tripartite PSA/Etat PS/Dongfeng est-il si conforme à la réincarnation de Colbert enterré de nuit tellement aimé par les français? Placé toujours sur le coup de la déception de ne pas goûter au plat de lentille a pourtant raison!
Reste donc à étudier le cas de nos étranges, fascinants et finalement, fatigants réactionnaires qui semblent gagner du terrain dans l’opinion à en croire les suppôts du système de plus en plus soviétique tenant la France en otage à coup de sondages, d’enquêtes diverses et variées tandis que la concrétisation dans les urnes se fait, elle, toujours attendre… Comme je l’avais relevé dans un billet précédent, à lire plus récemment dans un billet d’H16 ici, ce bon vieux Éric Zemmour est très éloquent pour défendre les positions conservatrices face aux folies progressistes à tendance totalitaires de la gauche (changer l’homme pour en fabriquer un nouveau de la part de socialistes, ça ne vous rappelle rien ?) mais sur les questions économiques, son bonapartisme quasi socialiste est franchement pénible à entendre. Face à un Charles Beigbeder, indiscutablement libéral conservateur avec lequel il a forcément des points d’accord, il préfère ériger une construction toute personnelle du libéralisme pour faire croire que c’est un tout nocif à la société. Plus intéressants encore sont ceux qui venant de la gauche ont fini par comprendre une partie de la mécanique totalitaire du constructivisme et de l’égalitarisme qui fondent le « progressisme » et qui après avoir soutenu Mitterrand sont aujourd’hui classés avec le mépris d’usage dans la « fachosphère », sorte de sentence inquisitrice de ceux qui se plaisent toujours aussi bien dans la boue socialiste et sévissant dans les torchons journaleux de gauche comme Libération, le Nouvel Obs et Le Monde, détenus par des industriels très heureux du capitalisme de connivence élaboré par la gauche pour faire semblant d’accepter le capitalisme…
Le progressisme joyeux, mais évitez de ne pas être du même avis que Manuel…
Chercher un exemple qui illustre à la perfection les incohérences économiques de la droite réactionnaire chère aux légitimistes de Charles X n’est pas très compliqué, il suffit d’aller faire un saut sur le Boulevard Voltaire de Ménard et Jamet. Très performants dans la critique des projets socialistes sur le plan sociétal et du caractère ouvertement totalitaire et inhumain qui les caractérisent intrinsèquement, certains contributeurs du site valident régulièrement le positionnement actuel du Front National à savoir très conservateur et socialiste économiquement. Voilà qui me fait furieusement penser à la une récente du Nouvel Obs mettant sur le même plan Zemmour, Soral et Dieudonné. N’ayant pas lu l’article incriminé par une grande partie de la presse s’offusquant de cette mise sur le même plan qualifiée de douteuse, je ressens l’envie furieuse de faire remarquer à tous ces journalistes moutonniers que s’il est peut être exact qu’il est exagéré de mettre sur le même plan un polémiste antisémite avec un autre polémiste moins abrasif lui assurant des passages médiatiques réguliers et juif de surcroît, la distinction entre leurs pensées du point de vue libéral se joue au trait…
Une ministre n’ayant pas peur du vote local qui distille la bonne pensée et qui en constate les effets bénéfiques sur la société…
Une sorte de fossé s’est ouvert lors de la grande manifestation à Quimper des « bonnets rouges » : Ce mouvement issu de plusieurs courants politiques y compris de gauche, hétérogène sur le plan social, hors de contrôle des syndicats qui rapidement les a conspués comme Mélenchon, avait révélé la fracture gigantesque entre le constat officiel des médias sur l’état de la société française et son désir de liberté économique et réglementaire sur le terrain incapable de le lier à des revendications authentiquement libérales après tant d’années de lavage de cerveau, de réinterprétation orientée de l’histoire, de la volonté criminelle de lier la rébellion libérale de 1989 à la terreur communiste qui lui succéda. Le FN tenta bien de récupérer cette colère par le biais de son vieux commandeur à l’ombre toujours aussi vivace, en vain. Non la sortie de l’euro et l’expulsion techniquement impossible des clandestins ne rétablirait pas la situation… Le FN surfe sur la dénonciation de l’hypocrisie, la démission de nos élites envers le système bureaucratique et oligarchique de l’UE mais ses solutions sont aussi dérisoires face aux enjeux que les promesses d’Hollande face aux acteurs économiques. Nos amis réactionnaires ne sont pas aveuglés par leur prétendue xénophobie, bien que certains d’entre eux en souffrent, ils n’arrivent tout simplement pas à se débarrasser de leurs derniers oripeaux socialistes. Les réactionnaires ont donc aujourd’hui comme nouveaux maîtres à penser des déçus du socialisme qui refusent la tenue d’un procès de Nuremberg sur le bilan économique du socialisme. Soit le FN progresse effectivement comme on nous le prédit et ce procès sera encore ajourné soit l’abstention ou l’éclosion de nouvelles figures politiques plus lucides assurera le renouveau intellectuel remisant ces réactionnaires socialistes à un niveau marginal comme c’est le cas dans des démocraties en bonne santé gouvernée par hommes et des femmes ayant fait le travail intellectuel préalable à l’accession au pouvoir et qui engrangent plus vite que l’on peut le croire les succès économiques et donc les succès électoraux qui s’en suivent.