Nous voici à seulement 10 jours du scrutin européen et comme à la même période du compte à rebours des municipales, les bonnes nouvelles tombent pour le gouvernement tandis que ses suppôts, ses relais de presse officiels, cherchent à faire diversion sur l’affreux Copé et ses largesses en faveur de Bygmalion… Pour instiller le « tous pourris, tous nuls » on ne s’y prendrait pas autrement comme on dit. Au sujet du brave Copé tentant de nous faire croire qu’il est victime d’une cabale, j’ai déjà dit qu’il ferait mieux de laisser sa place à la tête de l’UMP, et je suppose que de nombreux élus UMP voudront sa peau si le FN arrive en tête le 25 mai.
Puisque l’UMP a un traître pas gentil à sa tête alors c’est que la droite c’est mal et que le PS au pouvoir c’est bien et que les affreux américains sont trop manichéens.
Au sujet du gouvernement, les choses deviennent de plus en plus limpide : A force de déclencher des fumigènes pour planquer la poussière sous le tapis ou pour distraire la classe journalistique pas encore totalement aux ordres qui risquerait d’établir la liste invraisemblable d’erreurs, de fautes, d’incompétences, de trahisons, le réservoir se vide dangereusement au point que le nuage est devenu si tenu qu’il ne trompe plus grand monde. La cote de popularité du président normal se remet à baisser tout comme celle de l’impuissant Valls dont la nomination accueillie en trompettes accouche d’une tempête dans un verre d’eau. Même si c’était très facile à prévoir, Hollande avait 2 options suite à la raclée des municipales :
- Maintenir son cap avec ou sans Ayrault en expliquant que les résultats finiraient par venir via des réformettes petites touches par petites touches.
- Changer de premier ministre pour passer la vitesse supérieure dans les annonces et engager des réformes structurelles.
On connaît le bonhomme, l’évidence le sommait d’opter pour la seconde option, il a finalement choisi un compromis totalement moisi entre les deux. Il nomme Valls (par défaut paraît-il) mais sachant la grogne que cela provoquerait, il l’entoure de ses fidèles et promeut ce crétin fini de Montebourg bien décidé à détruire ce qu’il reste d’industrie en France. De cette navigation à vue, sans réflexion, dépourvue de stratégie, émaillée de couacs voici ce qu’il en ressort : Une réforme territoriale qui sent bon la magouille électorale, 50 milliards de moindre dépenses présentées comme des économies, des cadeaux aux fonctionnaires pour que le gel du point d’indice ne les mette pas dans la rue, une microscopique baisse d’impôt pour calmer l’électorat de la gauche de la gauche, un décret protectionniste sur le rachat d’entreprises œuvrant dans des activités « stratégiques »…
En un décret : Les chômeurs d’Amiens-Nord apprécieront la méchanceté absolue du vilain salopard qu’est M. Taylor. Comme le vilain capitaliste GE qui ose offrir des perspectives à un nain français en panne de croissance. Comprendra qui pourra quand on cherche à valoriser le savoir faire français tant sur le plan ingénierie que manufacturier…
Un tel décret est bien entendu tombé à pic à quelques jours d’une nouvelle déculottée : Cette volonté d’agir vite subitement après 2 ans d’inaction, de mesures fiscales démentes, ou d’annonces contradictoires, n’est pas le fruit du hasard : On pouvait se douter qu’Hollande et Valls ne bougeraient pas trop avant les européennes. Juste entretenir l’espoir d’une action plus forte après avec des effets d’annonces : Réformes territoriale, 50 milliards mais annoncées dès le début du quinquennat donc on doit se demander à partir de quand on baisse de 50 milliards… Bref on fait semblant de bouger sachant qu’avec ces élections, et les projections angoissantes issues des sondages , personne en Europe n’irait dire à Hollande que ses prévisions budgétaires étaient une pure mascarade susceptible de provoquer l’ire de nos voisins en particulier de la part de ceux qui ont vraiment fait des efforts. La dernière nouvelle en date, la croissance nulle au premier trimestre, comme le chiffre décevant aux USA cet hiver s’expliquerait parce qu’aux USA le froid était intense tandis qu’en France, l’hiver très doux a fait baisser la consommation habituelle d’énergie. Faut pas me prendre pour un con, l’élévation des stocks trouvera sa justification dans les mois prochains mais la baisse sur la période de la consommation indique bel un bien la constitution d’invendus…
La France est en panne depuis 2008. Hollande pensait que c’était Sarkozy, puis, conjoncturel puis… hé merde c’est structurel et il était pas élu pour ça…
Mais tout va bien madame la Marquise selon Sapin, bien que ce chiffre en deçà des attentes corrobore parfaitement des enquêtes de terrain et les indicateurs avancés qui n’auguraient rien de bon, aucun signe palpable de reprise économique fin 2013 début 2014. Météojob présente un sondage portant sur les perspectives des commerciaux (tous les premiers vendredis du mois dans les « experts » de BFM Business) et depuis des mois, la tendance est à l’allongement des cycles de vente, l’augmentation des vendeurs ne pensant pas réaliser leurs objectifs. Les indices Markit PMI, sondage sur les centrales d’achat, étaient dégueulasses fin 2013 au point qu’on lui prête le rôle de catalyseur dans le discours sur la politique de l’offre d’Hollande. J’attends la suite mais quand on sait que l’usine à gaz qui est le CICE qui reprend une goutte d’eau dans l’océan de taxes qui noie l’économie française et qui profite à fond à des boites publiques comme la Poste ou aux hypermarchés tandis qu’en 2014, la massue fiscale gonflée depuis 2011 va maltraiter les ménages et les entreprises à plein régime, pas besoin d’une boule de cristal pour anticiper la suite…
On va certainement sauver des emplois en dissuadant les étrangers qui ont le mauvais goût d’avoir encore, eux, un peu de pognon à investir. Si si. Ou pas.
La France est clairement sous la menace d’une récession en fin d’année 2014 ce qui aura des conséquences très lourdes sur le plan politique. Si la prévision de croissance de 0.8% sur 2014 se révèle à l’été un mirage alors il y aura un correctif budgétaire salé à la rentrée et un vote du budget 2015 forcément houleux… Avant la moindre mesure vraiment contraignante envers la clientèle socialiste, il y avait déjà une quarantaine de députés récalcitrants. Fin octobre, Hollande pourrait bien constater la dislocation complète de sa majorité. Pensant à sa réélection subordonnée selon ses mots à des objectifs irréalistes en l’état actuel des choses, pour une fois, parce que ça le concerne directement, il serait bien capable de prendre une vraie décision… tic tac tic tac… Sans même l’hypothèse d’une remontée des taux d’emprunts, le socialisme français creuse joyeusement sa tombe pour un enterrement prévu avant même 2015.
Je suis absolument persuadé que l’UE finira par intervenir directement dans l’élaboration du budget 2015. Cette dernière connait les risques liés à un éventuel effondrement économique de la France, ce qui pourrait casser les réformes entreprises dans nombre de pays européens et le peu de reprise qui s’ y fait sentir. Bref, Hollande ne sera plus qu’une marionnette inutile dans peu de temps.
C’est bien possible, on le saura tout de suite après les élections européennes dès que la nouvelle commission sera en exercice.