Grace à leur gestion magnifique et leur impressionnant sang-froid et sens de l’état au cours d’une crise terroriste gravissime frappant notre sol, le président et le premier ministre ont vu leur côte de popularité remonter en flèche. Dans la semaine qui a suivi, tous les commentateurs avaient le torse bombé, regonflé par l’attitude mémorable des français et de la communion avec leur président : Tout redevenait possible, y compris le retour de la croissance et même le vote de la très très ambitieuse loi Macron… Même sur BFM Business, les animateurs se sont laissés berner par cette atmosphère enivrante mais factice qui a été qualifiée de grand moment peut-être encore plus fort que la libération de Paris en 1944. Et puis quoi encore ?
Comme souvent, en fait toujours, depuis sa nomination à Matignon, ce sont les propos de Manuel Valls qui sont les plus instructifs et pas seulement parce que les discours lénifiants du président Hollande sonnent éternellement creux y compris dans des circonstances exceptionnelles. Valls a eu le mérite de reconnaître des failles dans la surveillance des apprentis terroristes. Failles de renseignement évidentes en effet aggravées par une application du droit de plus en plus choquante qui ne date pas de l’arrivée de Christiane Taubira mais dont on constate de plus en plus concrètement la nocivité extrême parallèlement à son caractère d’intouchable : Dans la même situation sous un gouvernement de droite, la presse se serait acharnée jusqu’à la démission de la garde des sceaux, et ici rien. Personne pour se demander si la presse aurait autant relayé avec le même enthousiasme un slogan « Nous sommes Minute », personne pour se demander comment les deux frangins djihadistes ont pu sortir de Paris aussi tranquillement à peine gênés par un gardien de la paix en vélo – il aurait eu l’air tout aussi fin en patins à roulettes ou monté à cheval – et enfin, personne pour poser les deux questions qui tuent : Vivons-nous dans un état policier comme se plaisent à dénoncer les gauchistes à la Charlie Hebdo alors que des criminels se baladent peinards en ville après de (trop) courts séjours en prison et que la réponse parlementaire s’apprête à renforcer le flicage aveugle et donc des honnêtes citoyens, et ensuite, comment expliquer que les apôtres du vivrensemble™, du multiculturalisme, de la destruction des valeurs séculaires et de l’immigration de masse furent pour quelques dessins de mauvais goût les victimes de jeunes originaires du Maghreb ?
Au pied du mur, un responsable de gauche ordonne ce que la raison commande : Stopper les terroristes à tout prix avec le RAID et le GIGN. Autrement dit les tuer et ceci sans un interminable procès qui aurait pu faire la gloire d’un Jacques Verges en herbe d’où la réaction grotesque de Marine Le Pen en tentant de relancer un débat sur la peine de mort tant il était évident que le soulagement des français provenait au fond pour l’essentiel du règlement expéditif des 3 tarés. Hollande a surtout eu le mérite en fin politicien issu d’un parti politique passé maître dans l’art de récupérer les manifestations spontanées et l’émotion collective de faire décaler sur des raisons parfaitement fumeuses le grand rassemblement du samedi au dimanche pour rallier à lui un maximum de chefs d’état. Chapeau l’artiste. Tous les journaux ont gobé que la sécurité serait plus facilement assurée le dimanche que la veille, le temps pour les forces de l’ordre de s’organiser alors que les soutiens/complices des 3 terroristes n’étaient dans le même temps ni interpelés, ni appréhendés et certainement pas tous identifiés. Quelle aide providentielle d’avoir tous les médias à sa botte !

Bien/Pas bien. Même une jolie infographie explicite ne doit pas permettre à Laurent Fabius de tout saisir. Il s’en branle d’ailleurs, les médias français s’en foutent aussi, tant que le chèque tombe…
L’embellie des sondages sera vite douchée : Le chômage a progressé de plus de 5% en France en 2014 et rien de sérieux n’est fait pour endiguer le phénomène. Avec des taux d’intérêt bien qu’historiquement bas (est-ce vraiment une bonne chose ou une incitation à ne rien faire ?) le problème économique et social reste entier : La France s’avance – certes plus lentement que prévu en 2012 – dans une trappe à dettes mortelle économiquement voire démocratiquement à en juger le cas grec dont une grande partie de la dette avait été pourtant effacée extérieurement. Taubira est toujours là avec ses idées mortifères même pas mises en accusation. Mieux, l’Arabie saoudite qui pratique exactement les mêmes sanctions aux mêmes délits que l’état islamique s’est permise de glisser un représentant dans la grande marche hypocrite à Paris. Dans mon entourage, les musulmans parlent des saoudiens comme des « fachos »… Quelques voix à droite commencent enfin à remettre en cause certaines alliances maléfiques comme avec le Qatar dont le double jeu ne fait aucun doute aux américains qui semblent prendre enfin leurs distances avec les sunnites, banquiers des terroristes. Hollande méritera bien ces 21 points de confiance en plus lorsqu’il aura entamé le ménage (que les français musulmans devraient réclamer pour leur intérêt !) entre nos relations diplomatiques troubles, les financements salafistes de mosquées et d’imams intégristes etc. Avant même de voir ce mouvement s’amorcer, j’ai peur qu’il y ait encore beaucoup de tristesses et de désillusions à affronter.
PS : J’ai écrit plein d’ébauches de textes à chaud à l’époque. Je ne m’en suis pas inspiré. Quand je repense à tous ces cons émerveillés commentant le lundi 12 janvier les événements de la veille… J’ai bien fait je pense, il fallait attendre que le soufflé retombe pour que les premières questions sérieuses mais évidentes refassent surface peu après…
les islamistes ont gagné : faire d’un torchon peu ragoûtant, un magazine de chevet pour 10 millions d’esprits malléables, se délectant d’insanités pour la plupart et les laisser traîner à portée de plus malléables qu’eux, les enfants . . .