L’émission des « experts » de BFMBusiness ce vendredi matin a mis aux prises un énième clown de l’OFCE à peine moins caricatural que l’ineffable Henri Sterdyniak avec Christian Saint Etienne. Comme prévu, deux visions économiques se sont affrontées sur des points stratégiques. Il eut aussi quelques consensus dictés par le pragmatisme et frappés par le bon sens qui épinglent douloureusement la ligne suivie par le gouvernement du président Hollande et, il faut bien le dire, ses prédécesseurs également.
Les amuseurs publiques de l’OFCE se réfugient souvent derrière l’idée que l’action publique doit tenir compte des « cycles économiques». Ces cycles existent évidemment, l’idée qu’alimenter la demande par du déficit publique plutôt que de passer par un point bas qui pourrait mettre la démocratie en péril face à des démagogues est séduisante. Là où nos très chers keynésiens se trompent c’est cette politique ne devrait être que temporaire. Depuis les chocs pétroliers combinés avec le ralentissement démographique, c’est bien cette merveilleuse politique qui est en vigueur en France avec le résultat que nous constatons cliniquement tous les jours : +20% de dépenses publiques par rapport au PIB, de 700 000 à 6 millions de chômeurs et +60% de dette publique par rapport au PIB. Vu comme ça, on comprend mieux pourquoi le charmant modèle français ne s’est pas exporté et pourquoi le déclin industriel du pays n’a rien d’une fatalité mais relève bien davantage d’un sabotage en règle. Le soutien à la demande par le secteur communiste est impossible à débrancher même par des politiciens « pragmatiques » : On parlait en France de « cagnotte fiscale » du temps de DSK sous Jospin parce que le déficit était moins pire que prévu ! Idem ces derniers jours avec le déficit de la sécu. On est donc encore très loin d’amasser des excédents budgétaires comme l’Allemagne avec son affreux modèle social dont la garante – qui n’y est pour rien – est réélue de manière presqu’automatique grâce au plein emploi, la réduction du poids de la dette…
2 questions majeures sont soulevées au cours de ce débat : La réforme des retraites et l’indécrottable préférence française pour le chômage. Christian Saint Etienne ressasse sa litanie habituelle sur les économies structurelles que l’on pourrait faire sans affecter la demande publique en baisse actuellement du fait de l’imbécile politique du rabot pratiquée sous Sarkozy avec la RGPP et maintenant avec la MAP d’Hollande. Baisser les crédits des administrations et geler les salaires des fonctionnaires aboutit actuellement à continuer d’embaucher par social-clientélisme toujours plus d’agents pour assurer les missions pléthoriques de l’état et les mettre dans une situation paradoxale de dénuement favorisant l’absentéisme qui gangrène déjà sévèrement l’administration et l’inefficacité grandissante. C’est toute la splendeur du socialisme triomphant : Plus les dépenses augmentent et plus les missions régaliennes sont de moins en moins bien assurées. Saint Etienne insiste bien : Des dizaines de milliards d’économies sont possibles, notamment avec enfin une vraie réforme des retraites sans enclencher l’inévitable effet récessif mais heureusement temporaire d’une baisse de la demande publique au profit du secteur privé. Il pourrait ajouter quelques autres faits accablants : A la fin des 30 glorieuses, il y avait 4 cotisants pour 1 retraité, nous sommes presque à la parité désormais. Avec l’allongement de l’espérance de vie, si le démagogue Mitterrand revenait avec comme mesure phare la réduction de l’âge de départ à la retraite pour assurer 14 à 15 ans de vie à la retraite comme c’était le cas en 1981, il proposerait de partir entre 67 et 68 ans… Le maintien du régime collectiviste de répartition (véritable chaîne de Ponzi) en plus de la chimérique promesse de retraites à 60 ans conduisent à l’asphyxie de cotisations des salariés et employeurs du privé. Voilà le principal nœud gordien du mal français avec son paritarisme avec des syndicats non représentatifs à qui on a accordé le lourd privilège d’avoir les moyens de défendre les leurs et ceux des salariés syndiqués et encore moins ceux des malheureux outsiders du système toujours plus nombreux. Par miséricorde, je ne parlerais pas de l’origine du passage désastreux d’un régime de retraite par capitalisation à un régime par répartition ainsi que de toutes les infamies par le très communiste CNR qui en 1945/46 a entériné toutes les formidables avancées collectivistes et autoritaires du Front populaire et du régime de Vichy.

Evolution de l’espérance de vie en France : Retenez qu’en France en 1980 la retraite était à 65 ans et à 60/62 en 2015. Nan nan je ne plaisante pas.

On peut chercher tous les pays qu’on veut, rien n’y fait : La dépense publique TUE l’emploi marchand, la prospérité économique en général et donc fabrique des exclus mécaniquement.
Vendredi soir dernier c’était au tour des deux Éric (Zemmour et Naulleau) d’exprimer leur anticapitalisme et antilibéralisme maladif et misérable de s’exprimer. Face à la patronne qui avait interpellé Hollande et reçu Sarkozy, issue du Nord, diplômée d’HEC semble-t-il comme le président, ils leur fallaient justifier la préférence française pour chômage et des subventions publiques payées par le secteur privé pour financer les dérives constructivistes de l’état omnipotent. Ventripotent devrais-je dire. Même mes collègues ingénieurs bac+5 trouvent normal que les transports et la culture soient subventionnés. Les bras m’en tombent, une résignation désespérante me gagne : Autant une grande partie de la population française est mécontente de l’action néfaste de l’état autant il reste encore une large majorité pour considérer normal de fausser les prix de l’immobilier, des transports, de la culture et de la protection sociale sous couvert de justifications abracadabrantesques, marquées clairement du sceau du bourrage de crâne de l’éducation nationale. La France va mourir du socialisme dont elle est possiblement irrémédiablement accro. Pire, les deux Éric passant pour des pamphlétaires avisés, montèrent dans leurs grands chevaux pour expliquer à la pauvre dame que de mettre un peu de liberté dans notre glorieux système allait à l’encontre des principes de la République® dont le socialisme était gravé ad-vitam aeternam parmi ses principes inaliénables.
Michel Sapin "Pour faire baisser le chômage, Il faut qu'il y ait plus de croissance" ~ idem Raymond Barre en 1978 http://t.co/TsW4GMLnEK—
Pierre Larrouturou (@larrouturou) March 26, 2015
Un autre clown qui confond cause et conséquence au grand désespoir de Bossuet.
Si l’inversion des valeurs se voit contrecarrée sur le plan sociétal par le phénomène de la Manif pour tous, il y a encore beaucoup de bastions détenus par la génération 68arde qui ne semblent pas en mesure d’être contestés. 30 ans après on est encore très loin des phrases mythiques de Reagan et Thatcher dont les pays ont reculé depuis et peinent à échapper au même mouvement qui emporte la France. L’argent publique n’existe pas : Il y a des contribuables. L’argent gratuit n’existe pas l’expansion monétaire est une politique qui se paiera in fine, rien n’est gratuit : Des arbitrages discutables et souvent bien plus motivés par le clientélisme électoral que l’efficacité économique se dissimulent (de plus en plus mal) derrière. Au final je propose un deal avec les allemands : Puisque Merkel est la gardienne des réformes qu’elle n’a pas entrepris, puisque Sarkozy revient en politique pour nous expliquer qu’hollande ne peut pas entreprendre les réformes devant lesquelles il a fait demi-tour alors échangeons nos dirigeants ! Prenons Gerard Schröder et laissons aux allemands Nicolas Sarkozy. Tout ce gentil monde devrait s’en porter mieux. Plus sérieusement, le déni français face à son système collectiviste en phase terminale de son cancer égalitariste rechigne à voir la compétition internationale qui tue notre économie et qui n’est nullement à chercher à des dizaines de milliers de kilomètres mais juste à nos frontières : Nous crevons du socialisme alors que nos dirigeants et beaucoup trop de français en réclament toujours plus. Et devinez quoi ? Des sondages montrent que la tendance chez les abstentionnistes est identique : Notre pays va droit à l’abattoir en toute connaissance de cause.
Parlant de « Litanies » voici celles de Jehan Alain. La meilleure version étant celle évidemment de sa soeur Marie-Claire mais la celle-ci, valeureuse, se termine par l’impressionnante contre-bombarde de 32 de ND de Paris..