L’OVNI Emmanuel Macron se lance dans l’arène. Lui qui n’est pas actuellement encarté au parti socialiste continue sa petite entreprise d’auto-promotion. Hier soir on a donc fini par découvrir ce qui se murmurait depuis quelques jours : il a dévoilé son mouvement hybride entre think-tank et mini-parti politique nommé « En Marche ».
Macron est talentueux et pressé, franc et pédagogue lorsqu’on lui laisse le temps de développer ses idées comme une matinale chez Bourdin où il a clairement laissé transparaître une vision « schumpeterienne » de l’économie. Mais que vaut son libéralisme? L’édito de Contrepoints était un peu dubitatif mais saluait le fait qu’enfin une personnalité de premier plan défendait des idées courageuses et en engrangeait le fruit dans les enquêtes de sympathie. Un autre remettait les points sur les « i » pour rappeler tous les bémols nécessaires à placer en face d’un enthousiasme hâtif. Macron est un pur produit du système qui a profité du capitalisme de connivence particulièrement visible entre les énarques inspecteurs des finances qui atterrissent dans des banques, qui plus est notoirement proche des socialistes qui le leurs rendent bien.
Le processus électif semblait raser Macron, y pense-t-il désormais en se rasant devant la glace le matin? Bien qu’il faille se garder de tout jugement prématuré, il convient de regarder son clip de lancement pour commencer à élaborer un jugement.
Ma première réaction c’était de regarder un énième clip de la feu UMP nous recaser le bonheur d’être tous talentueux et serviables aux autres mais bridés par le collectivisme ambiant avec le stade ultime du politiquement correct:
- Il n’y a aucun problème identitaire en France on est tous potes et les méchants du 13 novembre c’est pas la peine d’en parler, c’est pas ma France multiculturelle. Autant dire que Macron va devoir bosser le sujet pour ne pas émietter son capital sympathie sur un sujet aussi brûlant.
- Vouloir de l’Europe ça devient une valeur. Là on frise le sommet de la chaîne alimentaire de la novlangue. Si Macron veut du fédéralisme européen il nous faudra expliquer lequel et pourquoi. Le résultat du référendum aux Pays-Bas d’hier, où contre toutes les forces coalisées du bien en matière d’Europe viennent de prendre une raclée, illustre le rejet de ces politiques technocrates qui sautent comme des cabris. Comme en 2005, on avance pas et certainement pas dans le sens voulu par les peuples de quelques pays (dont la France).
On va attendre de juger sur pièce l’initiative de Macron. Au delà des critiques, qu’il convient de garder à l’esprit, il a plusieurs mérites évidents : il tente d’ubériser la politique ce qui exactement ce qu’il faut faire en France. Ringardiser ces vieux routiers qui tentent tous les 5 à 10 ans de s’offrir une nouvelle virginité. Entendre Raffarin dire que Macron était compatible avec Juppé, j’ai éclaté de rire. Bruno Retailleau, soutien de Fillon, lâchait ce matin chez Doze qu’en ringardisant Valls, Macron avait aussi poussé la droite à assumer un programme plus libéral pour 2017. C’est ça la force de Macron, peut importe où il va, accordons lui le temps de nous le préciser, forcer les opposants à un gouvernement auquel il appartient et qui s’enfonce tragiquement dans le socialisme à endosser des réformes libérales est une excellente chose. A suivre donc, puisque le processus de ringardisation de la gauche communiste s’opère également! Si Macron n’agit pas en faux nez pour Hollande on peut reprendre espoir dans de vraies réformes en 2017.
On sent un tropisme. « on va juger sur pièce ». Allons reprenez vous, une attira
On sent un tropisme. « on va juger sur pièce ». Allons reprenez vous, une attirance sexuelle partielle et momentanée ne fait pas toute la saison. L’homme est tout de même étique, son clip frelaté, sa femme noire piquée sur Bernie Sanders trop partagée, bref il n’est qu’un zombie et son libéralisme pipi connu.
Pour finir, il n’est pas un faux nez mais un authentique lascar, un péchu qui roule pour lui même. Millionnaire en euros déjà, il veut plus. Il a encore un an pour palper.
C’est mon intuition aussi du reste je l’ai déjà écrit il y a longtemps dans un billet. C’est exactement le sens de l’article de Serge Federbusch que j’ai mis en lien. Seulement Macron est tenu par un minimum de réserve ministérielle, on ne sait pas exactement ce qu’il a en tête d’où le « on verra »