Le cancer institutionnel des présidentielles

La réforme du quinquennat fut un désastre. Certains m’objecteront que garder François Hollande durant 7 ans aurait pu conduire à une catastrophique cohabitation qu’il a refusé pendant son mandat alors qu’il n’avait visiblement pas la majorité pour conduire les réformes nécessaires au pays. En 2012 j’étais certain qu’Hollande allait dissoudre l’assemblée en 2015 à cause des revers électoraux et 2 ans avant la présidentielle. Hier je me suis pris la tête avec un libéral sur twitter avec lequel on devait probablement être d’accord à 95%. Moi je soutiens François Fillon parce que la France, à mon humble avis, doit faire des réformes profondes nécessitant d’actionner les principaux leviers avant de broder de la dentelle libérale. 35h, nombre de fonctionnaires, âge de départ à la retraite, régimes spéciaux, code du travail. Lassé par l’affairisme des dirigeants des partis dits de gouvernement, mon contradicteur soutenait Emmanuel Macron.

domination-libérale

La France

On aurait probablement échappé à l’abyme qui nous menace si les législatives étaient à la proportionnelle sur le modèle allemand. L’UMPS aurait gouverné officiellement et ouvertement sur un pacte clair selon le rapport de force. Les modérés, les libéraux de droite et de gauche ne se seraient pas écharpés aussi ridiculement. Le retour de la croissance potentielle et la baisse du chômage auraient été des priorités communes avec cette exigence impérative de contenir les déficits publiques d’autant que notre dette est détenue pour les 2/3 par des étrangers. Au lieu de cela, les impétrants comme disait Arnaud Montebourg, le frondeur en carton pâte, se radicalisent en vue du premier tour. Les merdias ont largement exagéré le conservatisme mâtiné de christianisme de Fillon sans y voir l’humanisme libéral sous-jacent, combien de socialistes auraient été capables d’avouer qu’à titre personnel ils ne feraient pas certaines choses mais qu’en aucun cas ils l’imposeraient à la société? On plane. A l’issue de la primaire de gauche à la participation incertaine, les utopistes qui ne veulent pas gouverner mais juste profiter du système en restant au chaud dans l’opposition ont gagné. Hamon a semble-t-il nettement battu la gauche réaliste face au chômage et à l’endettement allant même proposer un revenu tombé du ciel et une répudiation de la dette le tout en fermant les yeux sur le salafisme gagnant du terrain. Je ne viendrais jamais au secours de l’autoritarisme qui caractérise Manuel Valls mais il me semblait beaucoup plus fidèle aux idéaux de gauche avant que ceux-ci soient pollués par le marxisme et l’exploitation autodestructrice du vote communautariste.

Le Chili, devenu le pays le plus riche d’Amérique du sud, tant décrié par la gauche obnubilée par le triste sort de Salvador Allende qui ne comprend toujours pas le naufrage du Chavisme achevé par Maduro, nous donne des pistes. A aucun moment la socialiste Bachelet à la fin de son mandat unique n’a voulu revenir sur les institutions ni les réformes libérales dans ce pays. Après une alternance de centre-droit, la revoilà au pouvoir et toujours pas pour détricoter ce qui marche et fait du Chili un pays prospère. Limitation dans le temps des mandats fin de l’énarchie, voilà des pistes sans parler de la retraite par capitalisation. S’imaginer qu’un leader d’un parti de gouvernement peut se faire élire là dessus est illusoire. J’assume donc totalement mon soutien au candidat de droite qui ose enfin faire bouger les vraies lignes et ne croit en aucun cas qu’un pur produit d’hollande, à peine plus présentable, traînant potentiellement des casseroles encore plus grosses que Fillon, puisse être un recours. Espérer avec Macron c’est se réveiller avec le FN au pouvoir avec son cortège de désillusions. Nos institutions sont périmées mais rien ne nous dicte de laisser arriver au pouvoir des idées périmées.

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A propos Duff

Ingénieur consterné par le monde dans lequel il vit...
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5 commentaires pour Le cancer institutionnel des présidentielles

  1. zelectron dit :

    Je voterais FILLON parce que c’est largement le moins pire
    Que dire d’autre ? les réformes à engager ?
    – diviser par 6 le nombre des élus de toutes les assemblées de la république
    – contrôler ces nouveaux élus 24/24 par le biais de « questeurs » tirés au sort, parmi les retraités (en nombre suffisant pour permettre une rotation correcte
    Si ceci n’est pas abordé, le reste risque d’être très compliqué.

  2. zelectron dit :

    lettre repérée sur FB
    
    Jean-Marie Valentin
    Avocat, Associé Gérant chez SEKRI VALENTIN ZERROUK
    L’​ »Affaire »​ Pénélope. Ras le c..!
    February 3, 2017 • 731 j’aime • 214 commentaires
    (Je précise que je ne connais pas F Fillon, que je n’ai voté ni aux primaires de droites, ni à celles de gauche et que pour me mettre « en marche », je n’ai besoin que d’une paire de chaussures…)
    J’apprends à l’occasion de cette « affaire » que les parlementaires français ont moins de 10.000 euros brut pour payer leurs collaborateurs.
    Pas étonnant qu’ils regardent passer des trains entiers de réglementations débiles provenant à la fois de Bruxelles et de nos administrations, sous l’influence de multiples lobbys et officines sans pouvoir faire grand chose! La réalité, c’est qu’avec 10.000 euros brut, nos parlementaires n’ont pas les moyens d’avoir autour d’eux des professionnels de bons niveau pour faire leur boulot de législateur. Qui le dira?
    D’ailleurs, savez-vous à quoi les assistants parlementaires passent le plus clair de leur temps? A répondre aux courriers des électeurs qui demandent des places en crèche, des passe-droits pour une mutation au soleil, des aides, des alloc, etc de ceux-là même qui aujourd’hui crient au loup avec les cons. Qui le dira?
    J’apprends que François fait bosser Pénélope et avec lui une centaine de parlementaires de tous bords
    Oui, je crois que la carrière politique est dure, ingrate, besogneuse. Oui je crois que le conjoint d’un responsable politique à ses côtés depuis plus de 30 ans est son principal collaborateur. Oui à chaque fois qu’il met un pied dehors il entend « vous direz à votre mari/femme… », « vous demanderez à votre mari/femme si… » « avez-vous pu demander à votre Mari/femme si… », etc. de ceux-là même qui aujourd’hui crient au loup avec les cons. Et oui, je ne trouve pas cela anormal que ce conjoint soit rémunéré en conséquence, d’autant moins que l’enveloppe étant constante ce n’est finalement qu’un arbitrage entre deux collaborateurs. Qui le dira?
    D’ailleurs, savez-vous ce que l’on considère « en équité » en cas de divorce? Bien en fait, ça. Que le conjoint est le « collaborateur » du succès de son mari/femme et qu’il est en droit de prendre sa part. Qui le dira?
    J’apprends que François Fillon aurait facturé environ 900K€ en trois ans au travers de sa boite de conseil.
    Non, ce n’est pas choquant qu’un ancien premier ministre de la République Française facture moins de 500K€ par an en prestations de conseil. Sa « valeur de marché », est infiniment supérieure. Non ce n’est pas choquant qu’il perçoive 40K€ en qualité de senior advisor d’un grand cabinet de conseil. C’est d’ailleurs pas très cher payé. Qui le dira?
    D’ailleurs, savez-vous à quel « prix » les conseillers ministériels se recasent actuellement dans le banques d’affaires, cabinets de conseil, et autres COMEX de grands groupes? A leur prix de marché! Qui le dira?
    J’apprends que François Fillon aurait employé ses enfants.
    La belle affaire! Non, cela ne me choque pas. Ses enfants – ce que j’en vois – me semblent plutôt bien cablés. Pourquoi s’en serait-il privé? Et si cela vous choque, arrêtez de demander à vos copains de prendre vos enfants en stage ou de leur présenter vos copains de copains pour qu’ils trouvent un boulot. Parce qu’à part être vos enfants, je ne pense pas qu’ils soient plus ou moins méritants que ceux des autres. Qui le dira?
    Last but not least:
    Si Fillon est empêché c’est le début du Chaos. Pourquoi? Parce que quand je vois la vitesse à laquelle les amis de François Hollande l’ont tué, et quand je vois la vitesse à laquelle les amis de Fillon se propose de le tuer, notre classe politique sera définitivement discréditée. Non pas le candidat. Il ira faire autre chose. Mais bien tous les seconds couteaux qui gravitent autour et qui retournent leur veste au gré du vent médiatique. Qui le dira?
    D’ailleurs, cela nous apprend aussi que jamais Macron n’aura de majorité. Le lendemain d’une hypothétique élection sur un programme consensuel, il aura ses frondeurs de droite, de gauche et du centre. Qui le dira?
    Ceux qui pleurent l’élection de Trump œuvrent au succès de celle de Marine.
    Du bel ouvrage.
    Rédigé par

  3. François Carmignola dit :

    Totalement d’accord avec vous. Il faut se rassurer soi même: il y en a plein des comme nous…

    • Duff dit :

      Je ne fréquente que très indirectement ceux qui feront l’élection notamment au second tour. Il y a une part jamais vue d’indécis qui ne se déterminera qu’à la toute fin. Début février les élections précédentes étaient jouées compte tenu des dynamiques. Chirac inversait la tendance face à Balladur en 1995, Sarkozy avait achevé Royal en 2007 et enfin en campagne en 2012 son l’écart était irrattrapable en 2012. Avec un FN et un PS au bord de l’implosion et LR en plein doute face à l’énigme Macron qui ne devrait pas se réjouir d’être le candidat du système politico-journalistique, je ne sais même pas si fin mars on y verra plus clair.

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