Voici un bref billet d’humeur pour livrer mon sentiment sur cette actualité internationale, faite de drames humains (terrorisme partout) et de rencontres de chefs d’Etat, le tout dans une euphorie journalistique délicieusement déplacée. Pas étonnante compte tenu du niveau pitoyable de la couverture médiatique de la campagne présidentielle. Au sommet de l’OTAN puis du G7, nous avions l’occasion d’assister au premiers pas de notre nouveau président. Il ne s’est pas pris les pieds dans le tapis comme François Hollande foudroyé d’entrée de jeu à l’occasion de son premier déplacement, à Berlin, comme il se doit. Il a plus de prestance, son âge et sa frimousse ne lui valent que des commentaires élogieux, quoique cela soit appréciable pour l’image de la France qu’il représente, c’est trop. On rira peut être un jour de ceux qui trouvaient la perte de poids d’Hollande courageuse à la vue de la remontée une fois élu… Cette mansuétude qui confine au lèche-bottisme pourrait se révéler dangereuse.
Emmanuel Macron a objectivement accompli un sans faute depuis son élection confirmant une remarquable habileté tacticienne. C’est bien, la leçon de la Rotonde a été retenue, ça nous change des débuts calamiteux de Sarkozy et d’Hollande qui préfiguraient, hélas, très bien la suite. La constitution du gouvernement, comme je le mentionnais dans mon billet précédent, ne penche pas aussi à gauche qu’on ne le croit, mais l’extrême faiblesse du personnel politique actuel ne permet pas à Macron de constituer une « dream team » des réformateurs plutôt centristes. Le silence médiatique autour de l’ancien assistant parlementaire UDF qui assure que François Bayrou était parfaitement au courant du caractère fictif de son emploi qui ne servait que de couverture à ses activités pour le parti, est malheureusement inquiétant. Vient ensuite l’affaire autour de Richard Ferrand qui démontre un cruel deux poids deux mesures vis à vis de l’acharnement médiatique contre François Fillon. La cause est identifiée et périlleuse pour la démocratie : la gauche mondialiste formée à Paris tient solidement deux bastions de contre-pouvoir tout à fait éminents. Le premier est le pouvoir journalistique qui est tenu en laisse par les capitalistes de connivence, en cheville avec les plus hautes sommités de l’énarchie, qui elle, s’est totalement emparé du pouvoir par le truchement de Macron. Le second c’est la magistrature qui déclenche des enquêtes quitte à les clore par un non-lieu juste pour salir un opposant ou atteindre une autre cible, voire pire, n’enquête pas alors que le soupçon de prise illégale d’intérêt est clairement explicité (Ferrand). On peut donc supposer que la ou les lois de « moralisation » de la vie politique du curé Bayrou ne déboucheront encore une fois que sur du bricolage insignifiant qualifié de « réforme » sans que les sources de conflits d’intérêts n’aient été aucunement taries.
J’ai eu l’impression ces dernières heures qu’en résistant subtilement à l’épreuve de la poignée de main et aux outrances du président Trump, Macron était un alchimiste transformant le plomb en or. Que son idylle avec le canadien Justin Trudeau ou des quelques réformateurs en peau de lapin en Europe était le signe annonciateur d’un printemps des oiseaux qui chantaient à nouveau. Je suis navré de rappeler qu’il n’a rien fait pour le moment qui change quoi que ce soit à mon quotidien ni améliore celui des gens les plus désespérés de mon pays. Galvauder le fond et l’action au profit de la forme risque de se payer très cher. S’imaginer que la prestation minable de Marine Le Pen au cours du débat assure 10 années supplémentaires de répit aux bavardages égalitaristes et socialistes, qui tuent à petit feu notre pays, me semble être une illusion très perverse. Nos maux sont profonds et tenter d’offrir des béquilles à ceux à qui on casse les jambes ne changera rien.
Espérons que nous ne tomberons pas en NECRO(N)MANIA ?