L’ingérence supposée des russes dans les élections en occident ces derniers temps révélait surtout l’obsession des médias traditionnels de se voir battus en brèche par les résultats dans les urnes, et, idéologiquement par des médias iconoclastes, alternatifs sur les réseaux sociaux qui rejettent leur politiquement correct. La volonté farouche de voir un impeachment se déclencher aux USA au moment où Poutine écarte, soit-disant légalement, toute possibilité à ses opposants de se présenter en 2018 accentue ce sentiment d’une période troublée. Malgré l’arsenal de lois restreignant la liberté d’expression jusqu’aux lois mémorielles et celle régissant la presse depuis 1881, à quoi bon légiférer contre la diffusion de fake news? Le président Macron est sacrément gonflé, non content d’avoir subjugué la grande presse, que veut-il de plus? Ou plus exactement, que peut-il vouloir de plus?
Décidément l’arrivée de Russia Today en français a fait couler beaucoup d’encre. Que peut-on y voir sur les médias russes en français? Des « complotistes* » à la François Asselineau, des économistes étatistes à la Jacques Sapir, une conservatrice comme Rachel Marsden, des libéraux des… Flûte, à y regarder de près, on y voit et entend des conneries mais il y a une bien plus vaste pluralité des opinions que dans nos chers médias bien franchouillards de chez nous. D’ailleurs le président s’est même fendu d’une charge féroce sur la médiocrité inouïe mais surtout ruineuse de France Télévisions. Il le peut, les protestations risibles de la presse subventionnée, comme les pathétiques bien-pendants chez Télérama, ne peuvent que nous amuser, tant qu’on ne réalise pas le prix que l’on paie pour que ces torchons puissent encore paraître. On attend toujours l’arrivée en France de Breitbart tant l’antilibéralisme maladif des gens de Boulevard Voltaire est pénible, qu’Atlantico reste encore un peu soft mais est surtout partiellement payant désormais. A surveiller – dans tous les sens du terme – la liberté de ton de Sud Radio depuis que la station s’est installée à Paris quittant ses locaux historiques de Labège près de Toulouse. Hier, Philippe David recevait Claude Reichman, Nicolas Lecaussin et Robert Lafont tous favorables à la privatisation de la sécu, témoignages favorables d’auditeurs à l’appui…
Sans revenir en détail sur la dernière présidentielle, répétons seulement le danger démocratique à moyen-terme que représente le sentiment latent chez pas mal de français qu’elle a été largement polluée par les affaires et que le traitement médiatique a été pour le moins orienté. On m’objectera que « chez pas mal de français » ne veut rien dire, à raison. Autant je ne me suis posé aucune question au second tour, autant je ne perds pas de vue que les décisions d’Emmanuel Macron comme conseiller de François Hollande puis comme ministre ont peut-être (DISCLAIMER : RISQUE DE FAKE NEWS) profité à ses anciens employeurs et soutiens sur des montants qui feraient passer François Fillon pour un voleur de poules. Toujours aucune trace non plus sur la manière employée par Macron pour dépenser ou volatiliser ses confortables émoluments de banquier d’affaires. Richard Ferrand et sa mutuelle de Bretagne reste hors des radars mais pour ceux qui ont suivi, impensable de ne pas pointer un enrichissement favorisé par un copinage insupportable. Inutile de revenir aussi sur les éléments parfaitement sourcés qui ont amené Benjamin Dormann à conclure « Ils ont acheté la presse« . Livre curieusement difficile à trouver dans lequel l’auteur montre que 6 des 10 plus grandes fortunes françaises détiennent des titres et des médias divers et, que vivant partiellement de subsides et de commandes de l’état, une détestable connivence entre les médias et les élites politiques s’est installée joyeusement en France.
Le bon sens n’a jamais quitté les français, j’en suis convaincu, d’où ma foi dans la démocratie et la nécessité de réformes de l’état et de sa gouvernance décentralisée. Les français ne s’y trompent pas : les atteintes à la liberté d’expression sont telles en France qu’une majorité craint logiquement les menaces et donc in fine ce qui réduit la pluralité des opinions, la liberté de ton, ce qui alimente les débats. Une nouvelle fois, hélas, le président Macron prête le flanc à une critique dont on se passerait bien : une volonté centralisatrice jacobine digne d’un apparatchik sorti de l’ENA passé par la voie royale, l’inspection des finances. Que veut-il? Redoute-t-il la critique seulement par son narcissisme maladif? Veut-il des lois seulement pour pousser à l’auto-censure tant il est évident qu’elles ne seront pas applicables et probablement retoquées par le Conseil Constitutionnel et la cour européenne des droits de l’homme? A-t-il seulement conscience qu’en libérant la parole et les débats, il pourrait se simplifier la tâche? Avec une année pleine avec les coudées franches, nous pourrons répondre à la question essentielle qui nous taraude, veut-il seulement réformer quoi que ce soit?
- à nuancer, socialiste de droite assurément : étatiste, corporatisme déçu (HEC + ENA) et protectionnisme au menu.
Macron est un fake ? non, ce n’est pas possible, ça alors, moi qui croyais que c’était une blague . . .
Il l’a même lui même avoué, il est sorti de nulle part…
L’amour des gauchistes pour les dictateurs sanguinaires n’est pas un fake : la preuve par le toyboy de Brigitte.
Ping : La taxe d’habitation à la française | Vous reprendrez bien un peu de socialisme?