Emmanuel Macron avait promis la suppression de la taxe d’habitation pour une majorité de français. Quelle lumineuse idée. C’est vrai que son calcul moyenâgeux laissait franchement à désirer. Mais comme je l’avais mentionné dans mon dernier billet, le président Macron semble bien aimer la verticalité du pouvoir malgré les excès inhérents à ce type de fonctionnement. Voilà un excellent sujet qui résume la France (et ses trop nombreux) élus : le constat est partagé mais la solution préconisé est lamentable.
Notre pays souffre d’au moins deux problèmes : une sur-administration bureaucratique et ruineuse et d’une absence de réflexion sur les compétences de chaque échelon, contrevenant à un principe qui m’est très cher, la subsidiarité. Les résultats sont prévisibles, fiscalité excessive, subventionnement clientéliste, baronnies locales incassables. La réformes d’Hollande était si mal préparée et si mal exécutée qu’elle dissimula assez bien les injonctions européennes. Comme souvent, c’est si facile de critiquer l’UE alors que les maux qu’elle pointe du doigt sont à 200% français. Qui comprend pourquoi les collèges relèvent de la compétence du département et les lycées de la région? Pourquoi laisser à la seule fausse bienveillance centralisatrice le soin de l’éducation nationale à des soviets parisiens tandis qu’en Bretagne on veut enseigner une langue régionale? Pourquoi toutes les initiatives privées qui donnent de bons résultats sont systématiquement ensevelies par le mammouth?
J’ai mal en lisant mes amis libéraux s’extasier (trop vite) sur Jean-Michel Blanquer. Il va juste au mieux stopper la folie communiste et progressiste qui s’est emparée de l’éducation nationale mais en quoi va-t-il changer le bordel de l’intérieur? A-t-on seulement pensé pourquoi cette administration dans l’administration ne pouvait pas évoluer autrement que vers l’ignominie actuelle? Idem sur la fiscalité locale, tant qu’on aura pas aplani le « qui fait quoi » avec « qui lève l’impôt pour le faire » nous n’aurons pas avancé d’un centimètre. Sur cette réforme, exception notable de la fiscalité du capital, Macron tourne en rond. Il ne peut faire guère mieux tant qu’aucune réforme sur le périmètre de l’état n’aura été engagé.
» Il va juste au mieux stopper la folie communiste et progressiste qui s’est emparée de l’éducation nationale »
En soit c’est déjà tout un programme, et un vraiment vaste !
C’est vrai. Mais je pense que l’éducation nationale n’est plus réformable. J’aurais du dire « freiner » plutôt que « stopper ».
D’accord pour Blanquer: le niveau ne remontera pas, ce n’est pas l’objectif, c’est trop tard. Le mieux qu’on puisse souhaiter, c’est qu’il initie vraiment le démantèlement, à moins que le maintien du mammouth zombie ne soit nécessaire pour justifier le montant des impôts…
Bien d’accord.