2019, Union des droites et libéralisme

2019 approche à grands pas et donc la période des vœux aussi. C’est également aussi la période des rétrospectives, du flash-back peu onéreux pour les télévisions qui proposent des émissions qui en réalité ne se contentent que de recycler des images, du contenu ancien. Prenons donc un peu de recul tandis que les partis de droite établis semblent incapables de répondre à la colère qui gronde, rancoeur légitime contre ce pouvoir établi par l’oligarchique d’inspiration sociale-démocrate (pour ne pas dire socialiste tout court). Les élites françaises pensaient que le pays avait été préservé de la vague populiste et globalement de droite, non seulement il n’en est rien mais on peut même supposer qu’ils le savaient bien, qu’ils ne cherchaient qu’à dissimuler leur méfait avec une élection présidentielle grossièrement truquée.

De toute évidence, Macron vend tellement mal des réformes d’inspiration libérale qu’il prend le risque pour la France de redonner des couleurs aux marxistes que le biberonnage d’argent publique avait pourtant rendu totalement aveugles aux souffrances du peuple qui bosse et qui se faisait tabasser d’impôts et de taxes en tous genres dans le silence, mépris général. Pour preuve, la récupération risible de l’extrême gauche du mouvement des gilets jaunes qui s’est traduite par son cortège de revendications inspirées par la jalousie, la haine sociale et la violence intrinsèque aux mouvances d’extrême gauche. Comme je l’ai aussi déjà écrit à plusieurs reprises, la manipulation grossière du pouvoir de se poser comme seul rempart aux démons extrémistes nous expédie tout droit dans l’abyme tant l’échec à lancer des réformes dans le pays est flagrant depuis le printemps dernier. La méthode trop lente et faussement consensuelle est en cause évidemment, le fond aussi désormais.

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face à Macron, Wauquiez et LR sont inaudibles et ne se sortent pas de la sidération face à la défaite au premier tour de l’élection présidentielle. Marine Le Pen a eu beau changer le nom de son parti mais la ligne, même sans le social-nationaliste Philippot inquiète toujours autant, s’ajoute toujours sa prestation lamentable face à Macron, la disqualifiant éternellement. Plus que jamais une tierce personne pourrait faire disparaître cette ridicule frontière entre ces deux partis qui refusent par ailleurs d’assumer une vraie politique libérale tandis que Macron s’enferme dans des dogmes européistes, sociaux-démocrates : un néo-libéralisme qui tourne le dos aux Lumières, à l’égalité devant le droit, à la démocratie véritable qui exige des élus de représenter le peuple selon sa volonté et lui rendant des comptes. L’épineux sujet de la proportionnelle et désormais du référendum d’initiative populaire soulignent à quel point nous sommes gouvernés par une petite ploutocratie énarchique déconnectée qui refuse de mener une politique conforme à la volonté d’une évidente majorité de français.

La question du libéralisme n’est pas un obstacle à la constitution d’une force alternative conservatrice n’en déplaise aux libéraux. Chassés de la gauche, ils n’en devraient pas être surpris vu le traitement par les conservateurs français au cours du XXème siècle… Le fait est que dans notre beau pays, la pensée dominante de gauche mais surtout crépusculaire nous ont convaincu que ce qui n’était pas socialiste était forcément ultra-libéral. Remettre en cohérence la politique gouvernementale avec les aspirations majoritaires sur les questions d’immigration ou de méritocratie ne nécessite aucune réforme libérale à proprement parler. Cesser de dilapider l’argent publique dans des choses dont les gens ne veulent pas, cesser de piller le fruit du travail des honnêtes gens qui se lèvent tôt (cf Sarkozy à Rungis à 5h du matin en campagne pour 2007), cesser de trouver des excuses aux délinquants multirécidivistes, etc, ce n’est pas libéral mais parfaitement défendable pour une majorité conservatrice.

Réformer le modèle social étatique des régimes de retraite, légaliser le cannabis et introduire de la concurrence dans des « services publiques » étaient des choses que les libéraux ont cru à la portée des socialistes. Non seulement ils ne l’ont pas fait mais ils ont aggravé la situation du pays par une sociale-démocratie toujours plus autoritaire et intrusive (état d’urgence, lois sécuritaires, taxes et impôts pour préserver la noblesse d’état). Exigeons donc des conservateurs et populistes, dont le retour au pouvoir semble inéluctable, d’ouvrir notre démocratie à la démocratie directe, à la subsidiarité pour revoir l’organisation du mille-feuille territorial. Comme tous les pays actuellement prospères en occident, même à moins de 10% les libéraux pèseront plus et seront plus écoutés que dans cette France agonisante.

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A propos Duff

Ingénieur consterné par le monde dans lequel il vit...
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5 commentaires pour 2019, Union des droites et libéralisme

  1. zelectron dit :

    « la démocratie véritable exige des élus de représenter le peuple selon sa volonté et en lui rendant des comptes » : traduisons par « la démocratie sans contrôle(1) y compris sanction n’est qu’un leurre » !
    (1) je proposerais de puiser au sort parmi les retraités(2) en bonne santé, de la circonscription d’à coté de celle de l’élu, 8 ou 10 ex-cantonnier, Pdg de multi-nationale, infirmière, ingénieur, boucher ou encore femme à la maison en doublant, triplant et même quadruplant ces désignations pour assurer un roulement par exemple semestriel(3) il faut noter que la représentativité de pratiquement toutes les sensibilités politiques y sera assurée sur l’échiquier hexagonal.
    (2) un retraité est bien plus libre de son temps qu’un actif, il dispose en outre d’une certaine expérience, il perçoit une indemnité compensatoire correspondant au SMIC ainsi que ses frais justifiés avec précision et plafonnés à l’équivalent de ce même SMIC le tout exonéré de charges et d’impôts
    (3) périodicité à peaufiner au fur et à mesure des années.

    • Duff dit :

      Nous sommes déjà gouvernés par des retraités. Ils ne le sont pas officiellement mais leur aversion au risque a intellectuellement les ressorts profonds. l’absence de contrôle et donc de sanction ou un simulacre des deux est évidemment volontaire. Je ne doute pas qu’il existe une littérature abondante sur les limites de la démocratie et qu’actuellement la France a fait le choix suicidaire de n’avoir ni démocratie directe ni démocratie representative avec un parlement à la proportionnelle. S’ajoutent des traits caractéristiques des oligarchies que le socialisme a sciemment laissé s’installer. Je n’ai pas approfondi ce passage car je suis en pleine lecture de « Skin in the game » de Taleb qui explique précisement les conséquences désastreuses d’être gouvernés par des gens qui ne paient pas les conséquences de leurs décisions. C’est le cas y compris dans des pays où la démocratie semble fonctionner mieux mais la France cumule actuellement toutes les tares, limitations possibles dès lors qu’au sommet il ne reste plus que des gens qui ont une tenace aversion au risque, tenace intellectuellement et nécessité vitale sur le plan physique.

      • zelectron dit :

        Sauf que ces retraités assistent les élus, ils n’ont pas l’initiative, sauf à sanctionner le représentant du peuple positivement (la carotte) ou négativement (le bâton)

      • Duff dit :

        Non, encore une fois comme le dit Charles Gave sur le ton de la plaisanterie, si vous élisez une assemblée de garçons coiffeurs ils voteront des lois favorables aux garçons coiffeurs. Une assemblée de « sages » retraités dans une république de vieux faite par et pour les vieux, ce n’est pas franchement raisonnable.

  2. zelectron dit :

    Alors transformons ces retraités (hommes et femmes) en Soleil Vert puisqu’ils ne représentent rien et sont donc inutiles

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