Dans la douce France qui va mieux, dixit un ancien président qui tente péniblement de revenir un politique, il ne se passe plus un jour sans que des faits d’une rare violence soient commis. Violences physiques, sociales, morales et communautaires. Pour ceux qui en doutaient encore, la France a franchi un nouveau stade. Terminée l’époque des failles de l’état de droit, du laxisme judiciaire. Nous entrons au stade terminal du cancer qui ronge la démocratie.
Au premier stade, l’état est incapable d’assurer convenablement ses missions régaliennes mais au lieu d’en tirer les conséquences, les pouvoirs publiques préfèrent minimiser. Aucune évolution depuis les sauvageons de Jean-Pierre Chevènement dans les années 90, la petite claque de François Bayrou en 2002, Nicolas Sarkozy se félicitant du bilan des émeutes de 2005 (si ma mémoire est bonne). La fermeté des discours contraste avec l’absence totale d’action et bien entendu au nom de « faut pas faire le jeu du Front National« . Qu’il est bien pratique ce parti aux dirigeants aussi caricaturaux qu’incompétents… Sauf que la fermeté sans effet donne de plus en plus à penser aux français que la violence verbale et les solutions inspirées du café du commerce seraient des gages d’une volonté politique désespéremment absente chez nos gouvernants actuels. La boîte de Pandore est ouverte.
Au second stade, on constate que seule la violence interpelle les pouvoirs, médiatiques et politiques. Des gilets jaunes radicalisés en passant par des zadistes, aux racailles qui mettent le feu aux écoles comme si les représentants de la force publique ne leur suffisaient plus jusqu’aux grévistes professionnels dont le minable corporatisme emmerde bien au delà du tolérable. La France souffre d’un manque de démocratie évident quand les syndicats, les partis politiques et les associations ne sont plus que des aspirateurs à pognon publique et non des institutions qui donnent du sens, du concret aux doléances de la population. Les « conflits sociaux » et en particulier ceux motivés par un « troisième tour social » sont le faits de factieux qui refusent le résultat des urnes. Quant aux GJ, ils sont tombés dans le piège conjointement pensé par les gauchistes et la complicité du gouvernement, trop heureux de pouvoir les faire passer pour des crétins violents. Dans ce cas précis, non seulement le gouvernement a comme depuis longtemps fait semblant de luter contre la violence mais on peut même se demander s’il ne l’a pas intentionnellement encouragée. La France souffre aussi depuis (au moins) 2012 de la faible légitimité du pouvoir qui poursuit la fuite en avant drapée planquée derrière l’indiscutable légitimité.
Les pressions communautaristes se font sentir comme jamais à l’approche d’un scrutin, les municipales, hautement propice au clientélisme et aux compromissions scandaleuses qui préparent le terrain de la balkanisation du territoire. Le tout alors même alors que nous n’avons encore rien vu des conséquences à horizon 10/20 ans de ce que nous indiquent la démographie et l’immigration actuelle… La démocratie devrait être un rempart indiscutable contre la violence en légitimant son usage exclusif à un pouvoir rendant des comptes, qui doit trembler avant d’agir et ne pas trembler une fois les décisions prises. En exposant plus que du laxisme hérité des 40 piteuses, c’est désormais sa totale incapacité d’action voire une instrumentalisation périlleuse de la violence que l’appareil étatique révèle au grand jour. Pour ceux qui voudront enfin stopper ce bordel, il va être très difficile, presque dangereux de vouloir rétablir la paix civile…
Ultima ratio regum sed populum