Hier j’ai aperçu un débat sur LCI qui résumait bien la situation. Cette épidémie étant désormais bien avancée, les tests cliniques lancés en urgence livrant leurs premières conclusions – forcément mitigés – il est intéressant de noter que la querelle qui oppose médecins et chercheurs n’a quant à elle pas avancé d’un millimètre. C’est normal. Ce qui se passe autour du Pr Raoult n’a en réalité aucune importance. Quand on se range derrière l’avis rationnel des scientifiques pour guider ses décisions politiques, on se fout de nous.
Le rôle du médecin c’est de soigner. Pas de faire des études mathématiquement irréfutables, rôle des chercheurs. Quand les seconds accusent Raoult de communquer sur des études au protocole en carton, ils ont raison. Quand des médecins prescrivent des produits déjà bien connus à des patients infectés et pas en super forme (de bons candidats à l’entubation et au pronostic inquiétant) et ont l’impression d’en réduire le nombre qui va en réanimation, ils ont raison aussi. Pire, décourager les pratiques des médecins qui tentent (en prenant de maigres risques), c’est mathématiquement défendable mais statistiquement criminel…
Puisque le mot crime est lâché, nous devrons nous demander quand on a réalisé que face à la crise à venir, nos moyens faisaient largement défaut. Quelles décisions (ou l’absence le cas échéant) ont été prises, ont-elles été à la hauteur. Quand on vient déclarer à la télévision que nous sommes en guerre, s’est-on donné les moyens de mener le combat.
Le premier crime c’était de n’avoir pas réussi à éviter ce confinement généralisé aussi dangereux économiquement (voire sanitairement aussi!) tout comme l’aveu explicite de nos faiblesses. Aucun confinement, principe de précaution ou quelle autre fumisterie sur le volet éco, l’instinct a pris la place du raisonement comme chez les médecins accablés par la dégradation de la santé de leurs patients. Le second crime qui consisterait à retarder la sortie du confinement pour les mêmes raisons qui ont entraîné sa mise en place, pénurie de masques, incapacité à tester massivement et à confiner des personnes identifiées, ce ne serait pas une double faute mais bien un double crime.
Que signifie à nombre de cas équivalents la différence de morts entre la France et l’Allemagne dans un rapport 5 ?
Il n’y a pas de traitement et il n’y a pas de raison de penser que les allemands sont mieux armés génétiquement ou que sais-je. Normalement, ils sont même légèrement plus vieux que nous…
L’organisation des soins, la qualité de la prise en charge, les équipements de réanimation/ventilation sont probablement meilleurs. Le fait de dépister massivement pour confiner scrupuleusement les gens infectés permet aussi aux personnes à risque d’éviter la maladie.
Impossible de faire tout ça avec des hôpitaux aussi mal gérés qu’en France et où les masques, gels sont en pénurie, le dépistage ne concerne que des personnes à très fortes suspicion.
et les oreilles de nos gouvernants ne sifflent pas : 5 morts en France contre 1 seul en Allemagne, c’est énorme et tout va bien « ON » maitrise chez les gaulois.. . .
Oui sachant que la dépense publique est plus basse dans tous les pays où l’épidémie est à l’évidence nettement mieux contenue, il n’y a aucune surprise à cela.
Bonjour Duff
Heureux de trouver un billet sur votre blog. C’est vrai qu’ils se font rare, mais je regarde et attends régulièrement.
Cordialement.
Cyril