Nous voici donc à l’approche d’une élection présidentielle et un indice ne trompe pas : la très grande famille des libéraux s’offre le luxe de se déchirer sur des distractions intellectuelles. Pour les libéraux qui se prétendent chimiquement purs, digestion d’une abondante littérature à l’appui, voter pour un candidat de droite révèlerait de secrets penchants pour le conservatisme pire une prétention scandaleuse à se référer aux grands auteurs de la pensée libérale. La droite c’est mal, le chic c’est de traiter les Gilets Jaunes de gros cons, de trouver que l’immigration massive est une chance bien que composée de gens souvent inemployables et porteurs d’une civilisation insensible à certaines de nos valeurs qui font l’ADN de l’occident.
Il est entendu que la droite n’offre qu’un bien inconfortable refuge pour les libéraux depuis 1945 ou le début de la Vème République mais que dire de la gauche? Même l’effrayant échec du communisme n’a pas permis (ni en France ni ailleurs) d’installer une gauche sociale-démocrate libérée de tous penchants collectivistes et de tentations totalitaires. Les prétendues avancées sociétales ont toujours été motivées par une soit disant égalité et jamais par la liberté, jamais par une logique de contrat librement souscrit entre adultes informés et consentants. L’argument d’autorité sur les auteurs libéraux m’a toujours laissé plus que perplexe aussi. Maintenant que les écrits des auteurs de lumières ou du XIXème sont numérisés, ça ne doit pas être très difficile de chercher les entrées « immigration » ou « islam« . Les occurences vont être rares surtout… Quand le truculent Jean-Marc Daniel affirme que Condorcet serait aujourd’hui favorable au mariage unisexe puisqu’ayant été favorable au divorce par consentement, on se pince. Evoquer des phrases prises hors de leur contexte, mais fermer les yeux sur les moeurs de l’époque, sur les écrits hostiles à l’islam, antisémites si ce n’est pas une mémoire très sélective…
Chez nos libéraux donneurs de leçons depuis Londres ou la Suisse ou tout autre pays traditionnellement bien plus libéral que la France, les conservateurs français sont indécrottables. Les restrictions à la liberté de circuler, le Brexit, l’élection de Trump, etc. ne les ont pourtant pas fait émigrer vers de nouveaux cieux plus cléments. J’en avais déjà parlé sur ce blog, je trouve fascinant la cécité des supporters du président Macron qui se pâment d’un libéralisme authentique sur les plus sérieuses menaces à la liberté qui pèsent en France et en occident en général. Dans « Il faut sauver le monde libre » Matthieu Laine, très prompte à trouver la droite pipi-caca, passe très rapidemment, négligemment en fait, sur l’essor de l’islam politique ou sur la surveillance de masse d’internet, loi Avia, cybersécurité, menaces sur la neutralité du web, rôle des GAFAM ou du CSA à qui l’audiovisuel ne suffit plus… Non la menace, ce sont la poigné de cathos homophobes, les faux libéraux qui n’écoutent que d’hypothétiques baisses d’impôt, les conservateurs qui savent lire des données de l’INED ainsi que les rapports des fondations Jean-Jaurès et Concorde sur l’islam en France. Bien sûr. Et Laine de mettre des tartines sur les bienfaits du capitalisme que son champion foule pourtant du pied avec sa redéfinition du rôle social de l’entreprise, ses éoliennes et la mise en danger de notre filière nucléaire.
Ce que nos libéraux chimiquement purs ne veulent pas voir c’est que leur champion technocrate échoue lamentablement à produire la moindre réforme qui remettrait le pays dans la bonne voie. Avec ses 120 000 fonctionnaires sortis du chapeau, comme on pouvait le craindre compte tenu de son pedigree, Macron n’a eu jamais le moindre projet, la moindre envie en vérité de mener la mère de toutes les réformes : celle de l’état. L’état français est resté englué dans une bureaucratie effrayante, se dispersant en négligeant l’essentiel. La crise du COVID-19 a montré encore pire : une improvisation permanente, un enfermement sur des postures et toujours le soutien à la bureaucratie pourtant totalement défaillante depuis le début. Macron n’a jamais voulu revoir l’état providence qui ne protège plus mais étouffe le secteur marchand qui paye pourtant cette hérésie socialiste. Il est surtout ridicule de s’étriper sur son bilan à la lumière des idéologies politiques. Le macronisme est volontairement un fourre-tout, la communication remplaçant l’action et la triangulation supplante délibéremment toute cohérence intellectuelle. On plante des éoliennes avec Pompili pour limiter l’impact d’une candidature écologiste à gauche et on envoie Darmanin faire du sous-Sarko devant les flics contre un candidat de droite sécuritaire mais plus crédible que l’ineffable Mme Le Pen, sparring partner certifiée de longue date assurant la pérénité du socialisme hexagonal.
Le grand malheur de l’élection présidentielle et des législatives à deux tours c’est l’activation de ce clivage gauche/droite avec impossibilité d’avoir une représentation fidèle de l’opinion. Les supporters du technocrate arrogant et vaniteux le savent : l’émergence d’un candidat de droite sérieux qui associerait les souhaits des milieux économiques avec les préoccupations quotidiennes des français pourrait provoquer l’élimination de Macron au premier tour. Pour échapper à ce destin inéluctable sur le papier, Macron pratique la triangulation, la personnification à outrance et des scrutins qui maintenant se tiennent sans campagne (merci le Covid-19!). N’en déplaisent aux donneurs de leçon, c’est dans cet espace immense entre leur socialiste éclairé (enfin crétin IYI de Nassim Taleb) et la version populiste de MLP qu’il nous faut trouver un président.
Le retard Français est principalement du à la dissipation gigantesque des ressources de la Nation dans des structures d’état parfaitement inefficaces.
un exemple entre 1000 : « en disponibilité »
autre exemple : « en mission »
encore : « en congé »
plus : « absent »
. . . . idoâêt ala cafèt !
p.s. ce qui représente des milliards d’€
Tout est dans le bouquin de Zoé Shepard « absolument débordée ». Elle décrit les comportements inacceptables et au final, c’est elle qui est punie, outée et j’ai pas vérifié depuis un moment ma sa vie doit être bien pourrie si elle n’en a pas changé.
Et tout est comme ça dans l’administration : omerta, silences, planques dorées, organigramme abscons qui rend impossible de déterminer les responsabilités, impossible l’exécution d’un ordre, impossible la remontée d’infos de terrain.
La seule réformette évoquée un moment par Macron et sa troupe de clowns c’était de filer un chèque à ceux qui voulaient partir. Ils ont probablement fait machine arrière en s’apercevant qu’ils allaient faire partir les rares bons éléments!
Voilà un livre qui devrait être sur la table de chevet de tout libéral et bien d’autres aussi 🙂
Le seul homme politique qui trouverait grâce à mes yeux serait celui qui entamerait LE détricotage de l’administration avec en tout premier lieu la suppression de l’emploi immuable mais pour quelques catégories seulement pour que les autres se tiennent sagement, le tout assorti d’un référendum à une seule question !
Post-scriptum : peut-être que Aurélie Boullet (moyennant garde rapprochée et finances adéquates) pourrait prendre la présidence du commité de salut public pour la (ré)organisation du service public et des commités Théodule . . .
Votre billet est très clair et argumenté, et j’y souscris pleinement.
Un exemple, parmi d’autres :
L’hôpital français souffre d’une bureaucratie pléthorique.
Trop de bureaucrates surpayés, pour trop peu de soignants, donc mal payés.
Que fait le politique : RIEN !
Si des discours creux !
On file un chèque comme à tous les braillards professionnels. Comme toujours, on trouve derrière la commode le fameux chèque « bloqué ». Vous savez quand le gouvernement affronte un problème, il « débloque un chèque ». Macron n’a fait que ça en réalité, c’est aussi pour ça que le PS est inaudible, il est parti avec toutes les vieilles ficelles.