Zemmour, un réac français

Il n’est pas encore candidat mais se comporte comme tel et est, fort logiquement, déjà traité comme tel. Alors que l’officialisation de ce secret de polichinelle se rapproche (d’ici quelques jours?) un premier bilan de son début de « campagne présidentielle » s’impose. Zemmour bouscule, mais n’oublions pas comment Macron nous a déjà (trop) bousculé sans rien réformer.

Jamais un candidat supposé à l’élection présidentielle, sans parti ni soutien d’élus, n’est monté aussi vite dans les sondage au point de sembler capable de se hisser au second tour. Il pioche partout à droite et rameute aussi des abstentionnistes de 2017. Quand on songe aux racines du dégagisme de la précédente élection, plus personne ne doit être surpris qu’un candidat sans étiquette, sans parti, sans mandat, sans programme puisse arriver à l’Elysée… C’est le récit officiel du parcours météoritique d’Emmanuel Macron. En 2017, toute la presse, les médias et l’intellegenstia aux mains des capitalistes qui grouillent autour de l’état ont façonné ce candidat jeune et beau. Il a certes profité de la cabale contre François Fillon orchestrée par des juges rougeâtres (les macronistes ne sont pas les commanditaires de toute évidence bien que les principaux bénéficiaires). En 2021, le paysage médiatique a légèrement changé. Les youtubers de droite cartonnent, M. Bolloré reprend en main vigoureusement des médias existants pour les réorienter politiquement et M. Macron doit désormais défendre un bilan plus que médiocre.

Zemmour prend évidemment à Marine Le Pen mais drague ouvertement l’électorat fillonniste laissé orphelin par la bouillie énarchique, soumise au politiquement correct qui a pris définitivement le contrôle des républicains. Ses attaques anciennes et encore récemment aux fondements de la pensée libérale devraient le condamner au moins au second tour mais ça, c’était avant comme on dit. Entre temps Macron devra répondre de son bilan et le moins que l’on puisse dire, c’est que le président « libéral » a lui aussi porté de violents coups de canif à la pensée libérale. Oublié son livre « révolutions » et ses observations girondines. Jupiter use et abuse du pouvoir du monarque républicain avec un cynisme mitterrandien sans le talent de ce dernier, ne serait-ce que pour dissimuler son mépris de classe, son narcissisme maladif et cette vanité déplacée à se croire plus malin que tout le reste de l’univers. J’avais dit que le quinquennat avait commencé à déraper avec l’abus de pouvoir caractéristique derrière l’étrange affaire Benalla. Depuis, les faits se sont accumulés. Tentative systématique de discréditer ses adversaires en voulant les faire passer pour des extrémistes, des factieux (opposants politiques, gillets jaunes), tentative de révision de la constitution, de l’objet social des entreprises, enfer bureaucratique de la gestion de l’épidémie et j’en passe. Quand le minable François Hollande constate l’échec de la démocratie représentative pour se mettre d’accord et assumer un choix pour le nouvel aéroport nantais, reconnaissons-lui le mérite d’avoir eu le réflexe sain d’employer la démocratie directe via un référendum. Macron s’en ai lavé les mains, comme sa réforme de la taxe d’habitation, tout doit être décidé d’en haut, par lui évidemment. Il peut décorer Angela Merkel, étrange animal politique au bilan mitigé mais dont le seul mérite réside dans la mise en coupe réglée de l’Europe et de la France en particulier. Les admirateurs du général qui tendit la main à Konrad Adenauer à la Boisserie jusqu’au traité de l’Elysée vont encore certainement apprécier ce geste qui ressemble plus à l’officialisation d’une vassalité incongrue qu’à une relation d’égal à égal.

Zemmour pourfend opportunément « l’état nounou » et pleurniche sur l’américanisation de la France en fustigeant le libéralisme dans son acception nord-américaine. Macron s’est fait élire en tenant le discours le moins anti-libéral depuis au moins 1988 pour ensuite tourner le dos à la pensée libérale immédiatement et sapper la démocratie et les libertés publiques comme jamais. Pour les libéraux, 2022 va encore être un choix par défaut, pire, un choix en subodorant qu’un candidat ne fasse pas le pire de ce qu’il est capable. A ce jeu destructeur, rappelons l’asymétrie de cette élection : Macron, on a vu et il vaudrait mieux que ça cesse au plus vite. Reste à savoir si Zemmour peut (enfin) se montrer plus rassurant une fois que ses équipes, ses premiers ralliements se seront montrés. Les américains ont élu Trump parce que le rejet de la mère Clinton était presqu’aussi massif et son électorat était moins motivé que celui de Trump. Les français seront prévenus et le scrutin sera direct. Mais qui pourra bien réformer sur la base d’un rejet de l’autre camp?

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A propos Duff

Ingénieur consterné par le monde dans lequel il vit...
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5 commentaires pour Zemmour, un réac français

  1. jungledouxpascal08110 dit :

    T’as la tête aussi rouillée que le cerveau…

  2. jungledouxpascal08110 dit :

    Viens me le dire en face…
    Et vas bouffer le con pourri de ta macron en salade!!!
    (Expression des gens du voyage.)

    • Duff dit :

      Je peux modérer les commentaires voire même les effacer quand ils n’apportent rien, pire des insultes. Vous le dire en face? Je le pourrais, le caractère anonyme du commentaire n’en n’a que le nom, il me faudrait pas plus de 5 minutes pour trouver adresse et numéro de CB si je le voulais. S’imaginer qu’avec tout ce que j’ai écrit en plus de 4 années de présidence Macron je puisse en être un adorateur, ça devait être de l’humour que j’ai hélas totalement manqué.

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