La glorieuse presse française a vu récemment son exubérant éventail de titres s’enrichir d’une nouvelle publication, « Franc Tireur« . Un clin d’oeil aux résistants par l’inénarable Christophe Barbier, le tout financé par un tycoon tchèque, difficile de ne pas éclater de rire. Et pourtant, on aurait tort. Cette dream team d’auteurs composée principalement d’intellectuels médiatiques nous dit quelque chose de l’idéologie désormais dominante. Non dominante au sens de « majorité silencieuse » à laquelle ce journal prétend s’adresser (et échoue pour le moment si on en juge les ventes modestes et déjà déclinantes) ni au sens de celle des artistes et autres idoles progressistes des années 80/90 désormais totalement dépassées par les extrémistes écologistes ou wokes qu’ils ont malencontreusement façonné. Cette idéologie est celle des élites dirigeantes post-nationales, de la superclasse mondiale, des technocrates.

Définir cette idéologie est un exercice de gymnastique périlleux. La liste des auteurs invités, les thèmes, les arguments semblent parfois contradictoires d’un point de vue de l’histoire des courants de pensée. Il y a tout de même quelques invariants notoires, déjà bien visibles ailleurs : quiconque s’oppose aux décisions forcément intelligentes des technocrates est un vilain populiste voire dangereux extrémiste. Il faut éclairer le bon peuple car hélas son bon sens l’égare. Les Gilets Jaunes? Des pouilleux qui ne comprennent pas l’excellente politique économique du grand président Macron Ier. Les antivaxx? des assassins en puissance qui méritent d’être emmerdés. Les souverainistes, les enracinés, les conservateurs, un ramassis de nazis etc. Jugez les unes : FT n’a que des ennemis, des mal-pensants dont il faut convaincre la populace qu’il faut s’en détourner. Les 5 penseurs de 2022? A part le gentillet Marcel Gauchet, au libéralisme aussi mou que l’écharpe rouge du boss, j’avoue n’en connaître aucun. Il y a pourtant tant de grands auteurs français qui pourraient nous éclairer…

Si on repère chez ces gens là une idée juste c’est souvent accidentel. On y trouvera la fine-fleur de la sociale-démocratie très lucrative pour ceux qui auraient tout à craindre d’être payés à leur juste valeur comme le notait le regretté Raymond Boudon. Des libéraux en carton qui valident le pass sanitaire (ou vaccinal) et d’autres qui recyclent au nom de l’égalitarisme et du principe de précaution de nombreuses fumisteries socialistes. C’est une forme de populisme des élites que j’avais immédiatement décelé au lendemain de l’élection de Macron, une forme de sécession des sachants qui affichent désormais ouvertement leur mépris de classe envers les autres, les idiots qui n’arrivent pas à saisir la profondeur de cette pensée technocratique. La conséquence de l’essor du socialisme en occident après guerre concomitante avec la mondialisation fut de tuer le capitalisme entrepreneurial en créant des multinationales au pouvoir corrupteur démultiplié qui fricottent avec le pouvoir et ses haut-fonctionnaires. En France, on peut déplorer la restoration d’une société d’ordres digne de l’ancien régime du nouveau monde, mais surtout, que l’élite façonnée par cette évolution néfaste aux peuples et à la démocratie pense comment faire perdurer cet état de fait et non comment revenir aux fondations libérales responsables du progrès. (cf préoccupations du « Great Reset » des gens de Davos). Franc Tireur, c’est le Davos du pauvre, puisque malheureusement la France s’appauvrit dans tous les sens du terme.
» Franc-tireur financé par un tycoon tchèque » ..Eh ben, ils ont tout mis dans le titre !
Le principal travail de tous ces créateurs de films, journaux, et autres méfaits est LA RECHERCHE DE FINANCEMENTS .. qu’ils trouvent, en fait, et rien ne les gêne, ça peut être tchèque, l’incohérence ne les gêne pas, du moment que c’est du pognon. C’est pour ça qu’ils ont titré « francs » il doit y a voir des vieux cons là-dedans qui ne sont pas encore passés à l’euro ..
Pour le coup, idéologiquement je vois mal les auteurs défendre le retour au franc… Trop contents de la politique qui endette à pas très cher grâce à la mansuétude étonnante des allemands. Et quand on bradera notre siège à l’ONU ou la dissuasion nucléaire, ils expliqueront que nous ne sommes plus une grande nation. Ce qui sera vrai mais de la faute des idées qu’ils auront soutenu mordicus.