La voilà, l’inflation…

Combien de gouvernements, voire de régimes ont pu se maintenir dans un contexte de forte inflation? La précipitation à accuser le dictateur russe d’en être le responsable en dit long sur les craintes de nos braves et compétents dirigeants.

Il y a du conjoncturel : les pénuries liées à la désorganisation du commerce mondial dont les fragilités sont apparues soudainement criantes avec la pandémie de COVID-19. La guerre en Ukraine, oui un peu aussi. Décider de se passer du gaz de ce bon vieux Vlad, ah, déjà plus et voilà un premier bon indice. On trouve une première décision politique radicale justifiée à la va-vite avec un leitmotiv « quoi qu’il en coûte ».

Abandonner les investissements pour exploiter de nouveaux gisements pétrolifères, ne plus construire de centrales nucléaires, encore des décisions politiques lourdes de conséquences… Pas sûr que les industriels, y compris les géants du pétrole, laissent tomber spontanément et avec allégresse leur coeur de métier.

A l’origine de toute activité industrielle humaine, il y a la transformation de l’énergie. Si l’extraction et l’exploitation des ressources minières et les autres activités industrielles « lourdes » sont très énergivores, il en va de même avec la « nouvelle économie » du numérique. Si l’énergie est plus chère, si les activités industrielles voire purement commerciales sont énergivores, l’inflation sur l’énergie va trouver une courroie de transmission très directe. Elle va se diffuser sur le reste des autres activités commerciales et ensuite sur les prix administrés… Il va falloir du temps pour retrouver un équilibre : nous sommes entrés dans un cadre qui ne prendra pas fin demain matin.

Dans le « quoi qu’il en coûte » très similaire à la célébrissime maxime de Mario Draghi alors à la tête de la BCE « whatever it takes » il y a l’impression monétaire débridée. Payer des gens à rien foutre (au motif des décisions gouvernementales d’empêcher les gens de bosser) ou à cause du méchant chômage, étrange fatalité surtout des états les plus socialistes, le tout avec de l’argent directement imprimé par la banque centrale, voilà encore une source de l’inflation, celle-ci ayant plutôt comme conséquence de déprecier la valeur de l’argent.

La responsabilité des responsables politiques est écrasante. La colère jusqu’ici c’était à cause de la stagnation du niveau de pouvoir d’achat, désormais ce sera face à une baisse… Nos populations sont vieillissantes surtout en Europe où les actions gouvernementales sont les plus déplorables. Je ne parie plus sur un « ça va péter ». Au mieux, un lent déclin, au pire des convultions. L’Italie n’a plus de gouvernement stable, ce pays est un labo. La perte d’une majorité absolue pour Macron en France semble être un évènement précurseur. Mais qui peut songer à un rétablissement en douceur sur 5 ans d’inflation avec une inévitable contraction de l’économie occidentale?

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A propos Duff

Ingénieur consterné par le monde dans lequel il vit...
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2 commentaires pour La voilà, l’inflation…

  1. zelectron dit :

    La machine à fabriquer les billets de la BCE a été crée pour répondre à celle de la FED , n’en déplaise à d’aucuns, sauf que les dirigeants de cette même BCE ont dépassés les sommets de la maladresse pour ne pas dire de la malhonnêteté crasse !

    • Duff dit :

      Quand tout le monde imprimait du papier, ça se voyait pas trop mais la BCE est allé trop loin parce que sa politique ce n’était pas seulement la stabilité des prix mais aussi la viabilité de zone € toute entière. Du coup on peut s’attendre à ce que ça passe encore plus mal ici qu’ailleurs.

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