Un long silence : du dépit à la lassitude

Même peu prolifique, j’arrivais à écrire quelques mots pour au moins souhaiter une bonne année à mes quelques lecteurs. La joie de la paternité couplée à une très prévisible lassitude m’ont totalement coupé l’envie et surtout privé du temps pour écrire. En septembre ce sera la première rentrée. Ce sera l’école publique parce que lourdement endetté pour se payer un bel appartement dans une banlieue riche, l’école publique y est encore d’un bon niveau. Pour encore combien de temps ? En vue du collège ou même du primaire, certains choisissent le privé dès le départ. Comment les blâmer ? Dès la crèche, les enfants manifestement turbulents et/ou mal élevés viennent des rares HLM imposés par l’égalitarisme maladif du pays.

La réforme des retraites de Macron suit son cours au parlement. Cette nouvelle séquence pénible est totalement à l’image des précédentes tentatives du président pour réformer le pays : il décrit les contours du problème et fixe des conditions trop restrictives de sorte que la seule solution, la moins mauvaise, c’est évidemment la sienne. Si on ne touche pas au principe de répartition comme mode financement (en réalité il y a déjà 15% des fonds alloués au paiement des pensions qui proviennent de la capitalisation contre 50% pour les pays qui nous entourent et qui font mieux, sans le moindre mélodrame et colère de rue), si on ne touche pas aux niveaux des cotisations mensuelles ni aux montants actuels des pensions, alors oui, il ne reste comme seule possibilité que d’allonger la durée de cotisation.

Il me semble me souvenir qu’Alexis Corbière (LFI, sbire de Mélenchon) avait dit qu’au fond, pour financer la retraite à 60 ans, il suffisait de relever le prélèvement de 14% du PIB à 18%. Bien sûr, où est le problème? Techniquement il a raison, comme quoi, même les insoumis savent comment équilibrer un budget… Amusant de voir un parti qui plaît aux jeunes défendre les vieux qui ne votent pas pour eux tout en faisant la promotion du vieil arbitrage défavorable aux actifs alors que ce parti prétend défendre les travailleurs modestes… Le problème c’est que cette énième réforme paramétrique n’est pas une réforme. Le terme « réforme » me semble impropre à un vague tripatouillage des paramètres, on se demande pourquoi il faut une loi organique pour ça. C’était peut être le but de la réforme avec la retraite par point : se planquer derrière une loi antérieure pour laisser naturellement une mauvaise nouvelle se matérialiser sans passer par un débat au parlement. Débattre au parlement, quelle horreur de l’ancien monde comme disait Macon.

Au problème mal posé par Macron qui cherche à faire croire que sa « solution » est la seule viable, vient s’ajouter un autre trait caractéristique de sa méthode toujours calamiteuse : on ne touche pas aux régimes spéciaux et clause du grand-père pour éviter les grèves et le blocage du pays par les fossiles communistes aux pouvoirs exorbitants par rapport à leur poids politique réel. Pas de chance, malgré ces précautions scandaleuses sur le fond, on se tape quand même les grèves (en dehors des vacances d’hiver, faut pas déconner, Martinez & cie veulent pouvoir aller skier peinards). C’est la double peine : une « réforme » nulle sur le fond et qui apporte tous les désagréments qu’une vraie réforme aurait pu engendrer.

Par miracle, peut-être payé chèrement avec les soudeurs américains, nous ne sommes pas éclairés à la bougie cette hiver. Sinon la nullissime Borne aurait déjà sauté. Ou pas d’ailleurs, les scandales politiques, financiers, stratégiques ne semblent plus concerner les français. Voilà ma triste conclusion. Il y a de quoi être dépité tous les jours avec ce gouvernement de tocards orchestré par une brèle qui se croit très malin mais finalement l’inaction face à ces idioties, la lassitude, risque de nous coûter encore plus cher.

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A propos Duff

Ingénieur consterné par le monde dans lequel il vit...
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2 commentaires pour Un long silence : du dépit à la lassitude

  1. zelectron dit :

    – Si l’allongement de la durée de prélèvement des cotisations sur le travail ne servait qu’aux intéressés je serais parfaitement d’accord mais du fait que un bon nombre de parasites non assujettis et qui plus est avec des retraites bien plus élevées se servent copieusement au passage, là, je trouve la farce un peu saumâtre !

    • Duff dit :

      « Si l’allongement de la durée de prélèvement des cotisations sur le travail ne servait qu’aux intéressés je serais parfaitement d’accord »

      Ce n’est évidemment pas le cas et la retraite par répartition au nom de la « solidarité intergénérationnelle » est une fumisterie socialiste qui a malheureusement contaminé toute la droite. Sa seule justification ce serait de fournir une sorte de fond de roulement pour lisser des écarts couplée avec de la capitalisation – ce que font très bien certains de nos voisins – or chez nous les évolutions démographiques l’apparente désormais à un vol générationnel des boomers sur leurs enfants et petit-enfants. Ils ont bon dos d’offrir quelques sucreries ça et là mais je trouve ça presque obscène.

      « du fait que un bon nombre de parasites non assujettis et qui plus est avec des retraites bien plus élevées se servent copieusement au passage » : C’est le fond du problème avec le socialisme. Ceux qui ont les meilleurs retraites se sont fait massacré d’impôts et estiment ne pas voler leurs pensions et c’est honnêtement délicat de leur donner tort alors que les sujets ne sont pas liés techniquement. Quant à la revalorisation des petites retraites, différentes situations scandaleuses en sont responsables. 1€ cotisé de donne pas du tout la même chose selon les régimes/caisses d’affiliation ce qui est surprenant pour un modèle soit disant bâti sur une exigence égalitariste… Que dire de ceux qui ont cotisé peu ou pas parce que bossant au noir? C’est moral? – Pour reprendre la dialectique de gauche – On touche du doigt une réalité intangible du socialisme qu’il est communément interdit de dénoncer.

      Dès lors que la loi socialiste oblige les individus à verser le fruit de leur travail à un pot commun, il devient pratiquement impossible de blâmer ceux qui estiment détenir un droit de regard sur les vies des autres. Créance sur les autres totalement factice et source de tous nos maux. Et tant qu’on y est pourquoi j’irais pas vérifier s’ils sont de bons français puisqu’il est très difficile d’asseoir cette créance autrement que sur l’appartenance commune à la citoyenneté d’un état…

      D’où le fait que le socialisme engendre aussi mécaniquement du nationalisme. Voir Marxine Le Pen s’opposer à toute réforme et vouloir en priorité opérer un « cut » sur les mauvais français pour préserver le modèle socialiste n’est en aucun cas fortuit : c’est logique, c’était prévisible, c’est un autre volet de l’héritage de ce compromis merdeux gaullo-communiste de 1945.

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