La sempiternelle querelle entre les libéraux autoproclamés chimiquement purs et ceux qui osent encore conserver leurs derniers oripeaux conservateurs porte tout naturellement sur l’immigration et donc, sur l’existence de frontières entre états. Le reproche des premiers aux seconds est à la fois théorique mais surtout fondamental. Défendre l’idée de frontière et donc d’une prééminence d’une communauté nationale dans les choix politiques, cacherait une volonté non assumée de maintenir des structures socialistes (préférence nationale du FN comme caricature protectionniste) et pourrait même être motivée par une discrimination ethnique. Les seconds reprochent aux premiers une naïveté face aux migrations, actuellement d’une ampleur jamais vue promise à aller crescendo, véritables menaces aux bienfaits supposés du sentiment d’appartenance à une culture, des coutumes, des traditions, des valeurs partagées qui ont façonné les nations occidentales.
Je pense que les deux « camps » ont tort. Ou plutôt devrais-je dire raison sur certains points et tort sur d’autres, n’étant pas totalement convaincu par les uns ou par les autres, plutôt que de décréter un match nul sans vainqueur, je préfère dire qu’ils font fausse route tous les deux. Les premiers soupçonnant les seconds de xénophobie dissimulée retrouvent leurs accents cosmopolites de la gauche s’opposant aux gens enracinés. Mais ils ont raison de constater que le souci de l’homogénéité ethno-culturelle a servi de prétexte aux pires déviances collectivistes, enfantant notablement le nazisme. Les seconds mettent en avant l’intérêt du partage de valeurs issues d’une sélection darwinienne, les traditions, de l’histoire qui aurait réussi, que ne renierait pas un Hayek. Voilà qui peut paraître trivial mais certainement pas nationaliste, j’aime à voir des jeunes français issus de partout dans le monde s’enlacer sans calcul dès lors que l’équipe de foot nationale commet un exploit, quel ciment puissant non?.
Quelle dynamique pousse des peuples à s’agréger? Je n’ai pas étudié la question. La réponse d’Ernest Renan et sa volonté de vivre ensemble ainsi que l’histoire enseignée par Jacques Bainville sont peut être jugées réactionnaires de nos jours, elles interpellent tout de même. Pourquoi la confédération helvétique ne se base pas sur une langue mais des institutions stables et vivaces? Ses capacités seules à soudainement assurer la prospérité depuis le XIXème siècle? Pourquoi la peur d’ici la fin du siècle de possiblement devenir Los Estados Unidos fut un moteur de l’élection de Trump? Qu’on aille pas me dire que le KKK a subitement eu de l’influence sur une élection présidentielle… Laissons ça aux faiseurs de fake news! La peur existentielle (identitaire), d’effacement ou de sortie de l’histoire face une mutation profonde incontrôlée serait-elle plus conservatrice (droite) ou socialiste (gauche)? Franchement, réflexion faite, on ne sait plus qui veut préserver quoi et surtout au nom de quel principe qui aurait pourtant élevé la civilisation occidentale. Ou plutôt, ne sachant plus édicter ces principes, nous voilà subitement perdus en quelques décennies seulement.
La motivation de ce billet, qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses ou de solides convictions chez moi, s’inspire de ce très intéressant entretien du juge Marsaud. Battu aux législatives par un inconnu LREM, quelques uns de ces propos trahissent des préjugés conservateurs de droite mais apportent – compte tenu de son parcours et de son expérience de magistrat – de sérieuses pistes de réflexion.
Je me fous de l’immigration, j’ai un bon job, j’ai fait de bonnes études, je vis dans l’ouest parisien calme et paisible. Cependant, je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’on sort de nulle-part, qu’aucun préjugé, même intrinsèquement faux, inculqué par la tradition et notre éducation parentale et sociologique soit un frein irrémédiable à la compréhension du monde. Le mythe Rousseauiste du bon sauvage qui repart de zéro ou pire, l’émergence d’un homme neuf sous les traits du progressisme avec son gène totalitaire, merci bien. Si on veut protéger la population française des agressions terroristes, il faut cesser d’importer les conséquences des schismes qui ensauvagent une partie des musulmans. C’est moche pour un (prétendant) libéral de le dire mais le pragmatisme commande de prendre les mesures pour stopper l’immigration en provenance de l’Afrique du Nord. Renoncer au socialisme – intégralement n’étant pas hélas crédible à court terme – ne résoudra rien. Je préfère cette entorse nécessaire aux principes posés au cours du XVIII et XIXème siècles (où les migrations étaient si faibles) plutôt qu’une société Big Brother où nous risquons de sacrifier nos libertés individuelles. Je ne développe pas plus, m’interrogeant. Mon intuition c’est que les libéraux fédéralistes européens ne vont pas aimer les années qui viennent. Et ça va pas m’empêcher de dormir.
*http://www.brujitafr.fr/2017/08/europe.l-etat-islamique-appelle-a-kidnapper-et-tuer-les-enfants-pour-terroriser-l-europe.html *
Le 29 août 2017 à 21:57, Vous reprendrez bien un peu de socialisme? a écrit :
> Duff posted: » La sempiternelle querelle entre les libéraux autoproclamés > chimiquement purs et ceux qui osent encore conserver leurs derniers > oripeaux conservateurs porte tout naturellement sur l’immigration et donc, > sur l’existence de frontières entre états. Le » >
Faudrait analyser le caractère « cheap » des attentats sachant que depuis le Bataclan et Zaventem, les terroristes ne sont plus en mesure – pour le moment – de mener des opérations de grande envergure.
J’y vois la volonté de terroriser la population par tous les moyens. Avec comme conséquence néfaste au possible de répandre le sentiment que l’AK 47 n’est pas nécessaire. C’est une guerre de civilisation. J’y vois le renforcement de ma conclusion. Faut cesser de s’exposer à des risques fous avec cette naïveté meurtrière.
Vous devriez effacer « du Nord » après Afrique.
Les africains christianisés ne posent aucun problème. Vu les évolutions démographiques je vous accorde que les migrations vont probablement plus concerner les l’Afrique sub-saharienne musulmane.