Un nouveau gouvernement, une nouvelle fronde

Comme c’est étonnant, alors même que le nouveau gouvernement de Gabriel Attal s’installe à peine, un nouveau mouvement de contestation émerge en France. Et personne de s’interroger sur cette étrange simultanéité. Certes la colère agricole montait partout en Europe et voir des tracteurs néerlandais puis allemands sonner la révolte sans les français semblait étrange. Mais à quelques semaines d’élections européennes, le sens du timing ne peut pas laisser de place au moindre doute.

Si on regarde le sens des nominations de Macron au poste de premier ministre, on note immédiatement que le but est toujours plus étroit et au fond minable. Diviser la droite d’abord puis sans une personnalité qui pourrait s’émanciper (un peu) puis racler à gauche puis… Puis on nous refait le coup de la jeunesse pour donner un « nouvel élan« . En réalité plus personne de sérieux ne veut encore monter dans ce Titanic à la dérive. Que des seconds couteaux, des corruptibles, ou des tocards incroyables comme la nouvelle ministre de l’éducation qui ne tient encore à peine nommée parce que les tracteurs et le purin, ce n’est clairement pas son truc bien que ça la sauve (temporairement).

Le soir du second tour des législatives, à la vue des résultats, le parti arrivé en tête aurait dû entamer des négociations en vue de former une coalition à l’assemblée. Du moins, c’est ce qu’il se serait produit dans n’importe quelle démocratie encore fonctionnelle en Europe, et il en reste. Avec la censure du conseil constitutionnel de quelques articles – pas très méchants – concédés à la « droite » LR, et l’emploi de l’article 49.3 on comprend mieux pourquoi et comment Macron a naturellement pensé qu’il pouvait gouverner 5 ans de plus sans se soucier du peuple et en piétinant des principes démocratiques auxquels nos voisins semblent plus attachés. Inutile de faire de concessions, on demande le soutien des LR et quand on doit lâcher du leste, tonton Fabius et papy Juppé veillent au grain.

Il n’y a donc plus rien qui peut s’opposer au président : ni opposition démocratique ni même les institutions qui ont atteint un niveau de corruption et de dénigrement ahurissant. Pour compléter le tableau, on peut aussi citer Moscovici qui rend ses rapports quand bon lui chante, mais au fond, qui peut raisonnablement croire que ce brave monsieur qui a fait sa carrière sur des mensonges et tous les foutages de gueule politiciens se mettrait au service des citoyens au crépuscule de sa carrière de politocard?

La révolte paysanne sera peut être plus croustillante que celles des bonnets rouges ou des gilets jaunes. Nous vivons dans un pays façonnés par ses territoires où presque tout le monde a au moins un grand-père ou un arrière grand-père ouvrier agricole et sommes attachés à notre patrimoine et notre excellence en la matière. D’un côté des entrepreneurs pauvres de droite modérée versus les folies écologistes post-modernes, fascisants. Sur le papier le combat paraît inégal. Plié d’avance même.

Et pourtant, Macron va dégainer un chèque, repousser des accords de libre-échange, tout ceci n’ayant aucun rapport avec le problème, au contraire, Marine Le Pen va brailler mais en proposant toujours plus de ce qui ne marche pas (protectionnisme, étatisme) et tout ce brave petit monde va rentrer au calme chez lui après quelques grandes surfaces et bottes de foin cramées. Reste que Macron a osé nommer premier ministre un petit Rastignac au CV vide et continue d’ignorer superbement, avec un mépris condescendant qui ne se cache plus, les plus saines aspirations populaires.

Les prochaines échéances électorales ne seront pas un motif sérieux de remise en cause, normalement. Mais pourquoi pas puisque plus aucune échéance ne sert à quoi que ce soit. Le pays est à la dérive, à l’image de son personnel politique hors sol, et c’est plus que jamais le cas de le souligner.

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Un long silence : du dépit à la lassitude

Même peu prolifique, j’arrivais à écrire quelques mots pour au moins souhaiter une bonne année à mes quelques lecteurs. La joie de la paternité couplée à une très prévisible lassitude m’ont totalement coupé l’envie et surtout privé du temps pour écrire. En septembre ce sera la première rentrée. Ce sera l’école publique parce que lourdement endetté pour se payer un bel appartement dans une banlieue riche, l’école publique y est encore d’un bon niveau. Pour encore combien de temps ? En vue du collège ou même du primaire, certains choisissent le privé dès le départ. Comment les blâmer ? Dès la crèche, les enfants manifestement turbulents et/ou mal élevés viennent des rares HLM imposés par l’égalitarisme maladif du pays.

La réforme des retraites de Macron suit son cours au parlement. Cette nouvelle séquence pénible est totalement à l’image des précédentes tentatives du président pour réformer le pays : il décrit les contours du problème et fixe des conditions trop restrictives de sorte que la seule solution, la moins mauvaise, c’est évidemment la sienne. Si on ne touche pas au principe de répartition comme mode financement (en réalité il y a déjà 15% des fonds alloués au paiement des pensions qui proviennent de la capitalisation contre 50% pour les pays qui nous entourent et qui font mieux, sans le moindre mélodrame et colère de rue), si on ne touche pas aux niveaux des cotisations mensuelles ni aux montants actuels des pensions, alors oui, il ne reste comme seule possibilité que d’allonger la durée de cotisation.

Il me semble me souvenir qu’Alexis Corbière (LFI, sbire de Mélenchon) avait dit qu’au fond, pour financer la retraite à 60 ans, il suffisait de relever le prélèvement de 14% du PIB à 18%. Bien sûr, où est le problème? Techniquement il a raison, comme quoi, même les insoumis savent comment équilibrer un budget… Amusant de voir un parti qui plaît aux jeunes défendre les vieux qui ne votent pas pour eux tout en faisant la promotion du vieil arbitrage défavorable aux actifs alors que ce parti prétend défendre les travailleurs modestes… Le problème c’est que cette énième réforme paramétrique n’est pas une réforme. Le terme « réforme » me semble impropre à un vague tripatouillage des paramètres, on se demande pourquoi il faut une loi organique pour ça. C’était peut être le but de la réforme avec la retraite par point : se planquer derrière une loi antérieure pour laisser naturellement une mauvaise nouvelle se matérialiser sans passer par un débat au parlement. Débattre au parlement, quelle horreur de l’ancien monde comme disait Macon.

Au problème mal posé par Macron qui cherche à faire croire que sa « solution » est la seule viable, vient s’ajouter un autre trait caractéristique de sa méthode toujours calamiteuse : on ne touche pas aux régimes spéciaux et clause du grand-père pour éviter les grèves et le blocage du pays par les fossiles communistes aux pouvoirs exorbitants par rapport à leur poids politique réel. Pas de chance, malgré ces précautions scandaleuses sur le fond, on se tape quand même les grèves (en dehors des vacances d’hiver, faut pas déconner, Martinez & cie veulent pouvoir aller skier peinards). C’est la double peine : une « réforme » nulle sur le fond et qui apporte tous les désagréments qu’une vraie réforme aurait pu engendrer.

Par miracle, peut-être payé chèrement avec les soudeurs américains, nous ne sommes pas éclairés à la bougie cette hiver. Sinon la nullissime Borne aurait déjà sauté. Ou pas d’ailleurs, les scandales politiques, financiers, stratégiques ne semblent plus concerner les français. Voilà ma triste conclusion. Il y a de quoi être dépité tous les jours avec ce gouvernement de tocards orchestré par une brèle qui se croit très malin mais finalement l’inaction face à ces idioties, la lassitude, risque de nous coûter encore plus cher.

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La rentrée, période idéale pour un peu d’action…

Sans surprise, la coalition de droite a tout écrasé en Italie. Dans un billet d’il y a plus de 3 ans, je prédisais que les européistes, très satisfaits d’avoir écarté Salvini du pouvoir ne feraient pas mieux que de lui chauffer le fauteuil. La seule surprise, c’est ce n’est pas lui qui a rafflé la mise. Sentir une personne nécessite de sentir le pays, j’ai écrit que Zemmour était parfois le seul à taper juste mais que ce ne serait pas lui qui incarnerait le changement. Question aussi de mode de scrutin aussi comme nous le verrons.

Issu d’un mouvement régionaliste handicapé pour conquérir des voix au sud, c’est finalement Meloni et son mouvement plus national qui passe de 4% à 25% des voix. Donc oui au parlement et au sénat italien on va avoir des pignoufs facilement criticables. Meloni trimballe elle-même des casseroles, des saucisses dignes de l’extrême droite antilibérale, elle en a pas mal proféré, la toile s’en fait l’écho avec délectation. Le seul fait notable c’est que dans les pays où le système éléctif est favorable, une droite claire et nette remporte les élections sur les détritus sociaux-démocrates pro-UE dont les médias nous chantent les mérites et qui se facturent tous sur le mur de la réalité. Mais le mur de la réalité, Meloni y aura droit aussi. Un pays sans croissance ni démographique (catastrophique même) ni économique englué dans la corruption et la bureaucratie est-il encore réformable dans le cadre paisible de la démocratie? Non Meloni n’est pas fasciste et dès qu’elle va tenter de faire des compromis elle perdra du temps et, à mon avis, elle sautera comme tous les technocrates désincarnés qui dépassionnent la politique partout dans le monde occidental.

Un coup d’épée dans l’eau donc. Reste à savoir comment l’€ va résister aux épreuves à venir et à des gouvernements qui vont tenter (enfin, mais trop tard) quelque chose. Gardons juste à l’esprit que les démocraties parlementaires qui bottent les fesses des technocrates et des gardiens suffisants du socialisme et de la bien-pensance politico-journalistique en cheville avec les grands groupes qui grouillent autour de l’état expérimentent en avance ce qui arrivera en France quand la cocotte-minue explosera. Notre régime présidentiel et son élection inique nous « protège » de ça. Probablement à notre détriment.

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La voilà, l’inflation…

Combien de gouvernements, voire de régimes ont pu se maintenir dans un contexte de forte inflation? La précipitation à accuser le dictateur russe d’en être le responsable en dit long sur les craintes de nos braves et compétents dirigeants.

Il y a du conjoncturel : les pénuries liées à la désorganisation du commerce mondial dont les fragilités sont apparues soudainement criantes avec la pandémie de COVID-19. La guerre en Ukraine, oui un peu aussi. Décider de se passer du gaz de ce bon vieux Vlad, ah, déjà plus et voilà un premier bon indice. On trouve une première décision politique radicale justifiée à la va-vite avec un leitmotiv « quoi qu’il en coûte ».

Abandonner les investissements pour exploiter de nouveaux gisements pétrolifères, ne plus construire de centrales nucléaires, encore des décisions politiques lourdes de conséquences… Pas sûr que les industriels, y compris les géants du pétrole, laissent tomber spontanément et avec allégresse leur coeur de métier.

A l’origine de toute activité industrielle humaine, il y a la transformation de l’énergie. Si l’extraction et l’exploitation des ressources minières et les autres activités industrielles « lourdes » sont très énergivores, il en va de même avec la « nouvelle économie » du numérique. Si l’énergie est plus chère, si les activités industrielles voire purement commerciales sont énergivores, l’inflation sur l’énergie va trouver une courroie de transmission très directe. Elle va se diffuser sur le reste des autres activités commerciales et ensuite sur les prix administrés… Il va falloir du temps pour retrouver un équilibre : nous sommes entrés dans un cadre qui ne prendra pas fin demain matin.

Dans le « quoi qu’il en coûte » très similaire à la célébrissime maxime de Mario Draghi alors à la tête de la BCE « whatever it takes » il y a l’impression monétaire débridée. Payer des gens à rien foutre (au motif des décisions gouvernementales d’empêcher les gens de bosser) ou à cause du méchant chômage, étrange fatalité surtout des états les plus socialistes, le tout avec de l’argent directement imprimé par la banque centrale, voilà encore une source de l’inflation, celle-ci ayant plutôt comme conséquence de déprecier la valeur de l’argent.

La responsabilité des responsables politiques est écrasante. La colère jusqu’ici c’était à cause de la stagnation du niveau de pouvoir d’achat, désormais ce sera face à une baisse… Nos populations sont vieillissantes surtout en Europe où les actions gouvernementales sont les plus déplorables. Je ne parie plus sur un « ça va péter ». Au mieux, un lent déclin, au pire des convultions. L’Italie n’a plus de gouvernement stable, ce pays est un labo. La perte d’une majorité absolue pour Macron en France semble être un évènement précurseur. Mais qui peut songer à un rétablissement en douceur sur 5 ans d’inflation avec une inévitable contraction de l’économie occidentale?

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3 réflexions sur les législatives

Si les mass-médias ne s’embarrassent plus à informer pour plutôt divertir, ils leur arrivent encore souvent de faire croire qu’il n’en est rien. Ces moments sont particulièrement instructifs, des mensonges par omission, des fake-news à dessein, des aveux involontaires. L’actu c’est le bac avec son cortège de migrants africains reçus brillamment (A la rentrée on aura les vrais/faux réfugiés champions d’échec etc.), le niveau qui ne baisse pas (les petits ukrainiens ont pu le vérifier, en maths notamment).

  • Les résultats seraient pour une fois proches d’un scrutin à la proportionnelle? Pas vraiment. Mais pour les médias, 89 députés RN c’est évidemment beaucoup trop. D’ailleurs on parle de « majorité relative » pour le président. Voilà qui ne veut rien dire, il n’a pas la majorité, point. On se doute juste que les rescapés LR vont se coucher plutôt que de jouer les arbitres (voir mes articles précédents).
  • Les médias ne sont pas si hostiles au fait que les résultats soient plus proches de ceux d’un scrutin à la proportionnelle… Vont-ils avouer que le mode de scrutin à deux tours, avec des triangulaires (voire plus selon la participation) est un non sens démocratique? Encore plus subversif, reconnaître que la proportionnelle intégrale est le seul et unique mode de scrutin qui permet à une assemblée d’être la plus représentative des opinions du corps électoral?
  • Quelles sont les raisons profondes? Aux municipales on s’inquiétait du vote communautariste sur le plus petit échelon, comment se fait-il qu’on voit un pattern se développer sur un échelon plus large sans que ça ne suscite les mêmes commantaires endiablés?

On voit cette partition du territoire partout se mettre en place : des villes monde avec des jobs connectés à la mondialisation peuplées de bobos qui se sentent plus proches culturellement et dans leur mode de vie avec leurs collègues qu’avec leurs concitoyens. Des cadres et des vieux friqués qui s’isolent dans les banlieues sympas et bien desservies. Des banlieues d’immigrés massés là par la politique de la ville socialiste qui fournit la main d’oeuvre peu qualifiée et assignée à résidence puis, plus loin, des français qui fument des clopes et roulent en diesel qui pensent mal, votent mal, des cons qu’on peut éborgner avec des forces de l’ordre trop contentes de ne pas se frotter avec la vraie délinquance.

Les cadres LR peuvent penser que le macronisme va s’éteindre après la disparition de leur leader. Pour des raisons sociologique, démographique et… avouons-le, des raisons ethnico-religieuses, cette juxtaposition de français va perdurer. Les hommes et le discours doivent changer, les résistances seront fortes évidemment. Mon intuition c’est que celui qui comprendra cette crise de régime avec sa composante démographique pourra faire quelque chose. Celui qui restera planté sur une analyse poussiéreuse en proposant une énième resucée de bonapartisme sera balayé.

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Stupeur et soulagement

Le président Macron fait semblant de ne pas avoir compris le message. Pour négocier et préparer une sortie à peu près digne, il ne concède simplement qu’il faudra gouverner autrement. Effectivement, il ne pourra plus décider de tout, tout seul. Les 90% de textes idiots et/ou inutiles ne passeront probablement plus. Et c’est tant mieux, les français ont eu un réflexe sain à ne pas lui signer un chèque en blanc. Mention spéciale aux électeurs NUPES (spécialement insoumis) qui ont voté RN pour faire battre les candidats de la majorité présidentielle. On se demandait quelle pouvait bien être la traduction dans les urnes du mouvement des Gilets Jaunes, elle s’est bien vue cette fois-ci.

Nous sommes donc dans la situation qui restait souhaitable à l’issue des présidentielles. A la place des députés godillots, nous aurons donc un président godillot, il mouline des bras, fronce les sourcis, fait des coups de menton mais il sait qu’il doit négocier avec un parlement. Quelle atrocité la démocratie représentative. Il paie ses assemblées de crétins soit-disant tirés au sort, ses textes consternants débatus à 3h du matin par 15 députés etc. Excellente nouvelle. On se paie même le luxe de croire qu’au fond, les institutions de la Vème république autorisaient la démocratie. Le réveil sera sans doute cruel tant les difficultés s’annoncent particulièrement sévères et que cette assemblée semble mal parée pour y faire face. Sans parler des députés LR/UDI qui en fondant se retrouvent miraculeusement dans la position d’arbitres. Il s’opposeront. Un peu. Pas beaucoup. Certains iront se prostituer. D’autres joueront les les incorruptibles en défendant l’étatisme gaulliste, d’autre l’immobilisme soc-dem de droite. Ils n’ont plus de chef, pas le moindre début de commencement de courage pour aller séduire les électorats qui leur ont fui, et ceux à qui l’idée de voter pour eux n’a pas encore traversé l’esprit.

Un fait peu discuté traduit l’évolution du clivage droite/gauche comme le prédit l’avocat toulousain Philippe Fabry : pour la première fois le RN (ou ex FN) a plus de députés que la droite, dite de gouvernement. Les vieux c*** de LR pensent probablement que le macronisme ne survivra pas à Macron et que chacun rentrera sagement au bercail PS ou LR après. Il n’en est rien à mon avis, à cause de l’atomisation de la société française – fait-elle encore société? – et des évolutions démographiques.

Au fond on constate que les boomers, les rentiers du système se sont coalisés récemment derrière Macron pour que rien (dans les grandes lignes) ne changent or cet électorat s’étiole et est appelé à disparaître. Une fenêtre historique s’ouvre pour le RN qui est clairement appelé à devenir le parti majoritaire à droite, il l’est déjà mais on se demande encore si c’est temporaire et s’il est réellement de droite. A lui de profiter de tout ces députés pour se structurer et proposer mieux que des analyses sorties du bar PMU. L’enjeu autour de la commission des finances est donc très loin d’être anecdotique sauf à remarquer que l’ancien monde, que représente Macron malgré ses mensonges et les illusions médiatiquement relayées, continue à se comporter vis à vis des islamo-gauchistes (insoumis) comme jamais il ne se l’autorisera devant cette nouvelle droite.

Contrairement à Fabry, je pense que les institutions mêmes chancelantes, vacillantes, gardent le couvercle bien fermé. De sorte que je ne scrute pas l’horizon pour détecter des signes avant-coureurs de l’effondrement de celles-ci. Elles agissent en cocotte minute. Mais à terme, quand la pression sera trop forte et que le poids démographique dans les urnes des boomers sera mis en minorité, on sera complètement étonné du changement abrupte. Pourtant tellement prévisible. C’est le paradoxe. Y aura-t-il juste avant une fenêtre de tir pour rétablir la vraie démocratie représentative (proportionnelle et nécessité de compromis à l’assemblée nationale via des coalitions) et échapper à un feu d’artifice? Macron voulait dézinguer les chambres, je doute fort qu’en fin de mandat, quand vient le moment de laisser une trace « positive », il soit disposé à proposer un référendum allant dans le bon sens aux français. La pression dans la cocotte va encore grimper un moment…

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Législatives : J-1

Fraîchement réélu, Emmanuel Macron va-t-il disposer d’une large majorité, courte ou devoir composer avec d’autres formations politiques que la sienne et ses vassaux? La partie ne semble pas si facile alors que tous les autres candidats à la présidentielles sont sortis rincés. Pour Mélenchon, c’est certes moins évident, il a réussi à réunir toute la gauche de la gauche et pourrait faire bonne impression au premier tour. Au second, loin de banlieues mal famées, la vérité que les journalistes complaisants oublient de signaler, c’est que sa NUPES n’existera pas.

Après chaque élection majeure, une fois les enquêtes d’opinion épluchées, on constate avec regret qu’il ne s’est rien passé d’étonnant, rien d’imprévisible. La réélection de Macron était inéluctable et la parodie démocratique par le mode de scrutin et le calendrier ne peut pas accoucher d’une surprise. Sauf que le « vote utile » a joué à plein et que le parti du président s’est systématiquement ramassé aux élections locales. Bon nombre de parlementaires marcheurs, élus à la surprise générale et n’ayant pas réussi à sortir de l’anonymat pourraient bien redouter le scrutin de demain. La droite LR, gagnante des municipales ne devrait pas avoir de mal à conserver ses 60 rescapés voire engranger des succès mais c’est sans compter la stratégie funneste du parti qui s’est soldée par moins de 5% en avril…

Macron n’a eu de cesse d’abîmer la démocratie parlementaire, en exerçant le pouvoir seul bien au delà de ce que la constitution prévoyait, en rabaissant le role de ses députés, avec des commissions bidons de gens soit-disant tirés au sort etc. Les électeurs peuvent aussi s’adapter aux conditions et cesser d’accorder une majorité au président nouvellement élu et l’obliger à revenir aux fondamentaux démocratiques : ce serait plus que souhaitable. Réponse dans les jours qui viennent.

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Un nouveau paradoxe français

Aucun président de la Vème république n’a été réélu sur son bilan après une législature pleine à exercer le pouvoir (l’élection de 1965 étant un peu différente). Il se pourrait qu’Emmanuel Macron soit le premier à y parvenir. Son bilan étant pourtant un des plus mauvais, le vote pour les « extrêmes » ne fait que s’amplifier scrutin après scrutin et sa progression personelle – en trompe-l’oeil – au premier tour par rapport à 2017 ne cache pas son manque de réserves de voix.

Il y a 5 ans, le candidat par défaut des centristes et des modérés (mais surtout des politiciens opportunistes) avait battu nettement une candidate – nulle – et détestée par trop de monde. A la faveur d’un étrange vote utile, le match retour qu’une majorité de français ne voulait pas voir se tenir aura finalement bien lieu et c’est le moins haï qui va l’emporter. Je n’ai pas regardé plus de deux minutes le débat d’hier soir. Le Pen était appliquée, pénible car trop concentrée à ne pas dire de (trop) grosses bêtises. Macron, fidèle à lui même mais fatigué, était obligé de remplacer ses ambiguités coutumières par des mensonges à cause de son bilan. Avec un pays aussi fracturé, des électeurs lassés des soit-disant modérés, incapables de réformer le pays pour enrayer sa lente agonie, des extrêmes qui le sont de moins en moins et qui ont de plus en plus de grain à moudre, le pays sera ingouvernable.

Au fond le débat avait l’air d’être à l’image de la campagne : inexistant, insignifiant, nul et hors sujet compte tenu des décisions douloureuses qui devront être rapidemment prises et qui n’auront hélas pas été débattues. Macron devrait être réélu selon toute vraisemblance mais la crise institutionnelle se rapproche inexorablement. Il a échoué en se laissant faire prisonnier des promesses démagogiques de ses prédécesseurs, le voilà désormais prisonnier également de ses propres bobards. Il est le président de ceux qui s’accomodent plutôt bien de l’immobilisme, proportion de la population en lente régression… Voilà qui promet.

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L’élection de 2022 va virer à la farce, le réveil sera dur…

Emmanuel Macron ne peut plus rien craindre de l’élection. La stratégie de la tension autour du COVID-19 a permis de stériliser les débats et de disperser les opposants sur des positions soit extrémistes soit insipides. La guerre en Ukraine a pris le relai d’une manière inespérée : le gouvernement qui prenait le risque de lever trop tardivement les restictions et de soulever un mécontentement peut donc les lever désormais sans crainte, Macron n’a même plus à mener campagne. Les sujets fondamentaux des 5 prochaines années ne seront donc hélas pas débattus. Encore une fois…

Les postures trop favorables à Poutine de certains candidats de droite vont leur coûter très cher. Poutine apparaît logiquement comme l’agresseur indéfendable. On en oublie même que ses revendications sont inchangées depuis 20 ans et qu’elles ne sont pas dénuées de sens au fond. Mais pour les droitards imbibés de propagande russe, il n’est pas concevable d’admettre une réalité simple à comprendre : dès que l’opinion publique d’une ex-république d’URSS limitrophe de la Russie exprime la volonté de vivre en paix et de goûter aux joies de la liberté et de la prospérité occidentale, celle-ci se rapproche de l’OTAN et de l’UE pour s’émanciper de M. Poutine et de ses chars menaçants. Quant à ce dernier, peu importe si c’est la poule qui a précédé l’oeuf ou l’inverse, c’est un débat ridicule au fond, il est invariablement prompt à agiter des minorités russophones, d’envoyer les tanks et provoquer le chaos. Les maladresses de l’occident sont une chose discutable, certes, mais c’est surtout l’absence de démocratie et la nostalgie de l’URSS côté russe qui sont une réalité. Les masques tombent. Tous.

A l’incapacité des droitards de répondre aux aspirations démocratiques, de liberté des peuples en occident comme en Europe plus à l’est, il vient s’ajouter une crise énergétique. Voir les écologistes toujours nous parler de sortie du nucléaire et d’intensifier le ruineux et inefficace déploiement des énergies, dites renouvelables, révèle leur caractère dogmatique, sectaire, une déconnexion obscène avec le réel. La gauche française tourne ainsi le dos à la raison sur des questions de justice (wokisme) et d’énergie (géopolitique). La droite à la liberté, à la démocratie : la droite française est incapable depuis la figure incapacitante de Charles de Gaulle de proposer les changements institutionnels qui s’imposent et rompre avec l’étatisme et la nostalgie maladive de l’empire. On pourrait aussi mentionner les allemands qui avec leur gouvernement rose/verdâtre avec des libéraux corrompus portent une lourde responsabilité depuis un moment et qui s’entêtent dans les fausses solutions (finalement ils renoncent à prolonger leurs dernières centrales nucléaires). L’UE franco-allemande est une chimère tant les allemands s’évertuent à convertir le continent à leur néant géopolitique et que la France cesse d’être une puissance économique respectable et par conséquent écoutable.

Macron va donc être réélu sans débat, avec une abstention probablement très forte et tous les problèmes économiques et sociaux mis sous le boisseau. La crise énergétique et l’inflation va faire exploser le nombre de gilets jaunes, l’endettement va exiger des réformes impopulaires et un renoncement aux dogmes médiatiquement à la mode (ENR vs nucléaire). Les 5 ans qui viennent vont être longues et semées d’embûches. Dès 2025 quand la prochaine élection se profilera avec un président ne tenant plus ses troupes (il ne se représentera pas a priori) le pays pourrait partir en sucette. Dès aujourd’hui en 2022, il suffit qu’un criminel ayant assassiné le plus haut représentant de l’état en Corse (!) soit victime d’un islamiste (parfaite illustration de tout ce qui ne va pas en France, en passant) pour que les plus excités enflamment l’île et que des propositions d’autonomie soient dégainées (aggravation du fort avec les faibles ceux qui la bouclent sagement durant le COVID-19, faible devant les caïds). Voilà qui n’augure rien de bon.

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Valérie Pécresse sur le toboggan

Après 2 mois en apesanteur à 15% en compagnie de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour, se tenant ainsi dans la barre d’erreur, Valérie Pécresse semble désormais amorcer sa descente aux enfers. Son « grand » meeting parisien a exposé aux grands jours ses faiblesses et l’élimination au premier tour la guette avec le risque même de finir loin du podium, peut être même en cinquième place derrière Jean-Luc Mélenchon. Il serait pourtant injuste de lui tomber dessus : un autre des prétendants de la primaire de décembre aurait subi le même sort.

Sa campagne est un fiasco, on peut déjà le dire. Jamais l’adhésion à des propositions estampillées « de droite » n’a été aussi forte et c’est pourtant un étrange produit du capitalisme de connivence à la française, parti de la gauche qui semble détenir toutes les clés pour sa réélection. Dans ce contexte, ne receuillir que 17% ou 18% des intentions de vote constitue un échec cinglant. Mais la faute, le péché originel revient au parti LR et ses caciques qui préfèrent défendre de médiocres acquis que de prendre des risques pour réformer le pays. Une attitude de syndicalistes de la fonction publique en somme. Les figures de proue de LR se sont montrés incapables d’expliquer pendant 5 ans (!) pourquoi ils étaient différents (et mieux) que le populisme étatiste de Marxine Le Pen ou de l’immobilisme social-démocrate de Macron (se muant en autoritarisme à la première contestation populaire sans parler de la gestion calamiteuse et liberticide de l’épidémie de COVID-19). Ils ont reporté cette explication à la fin du mandat de Macron et se trouvent maintenant victimes de la concurrence d’un candidat étrange en la personne de Zemmour qui s’il ne siffle que peu leurs voix, savonne franchement la planche pour la suite.

Sans surprise, Pécresse n’arrive pas à faire en 2 mois ce qu’elle n’a jamais réussi, osé, et que son parti s’est rechigné à faire pendant 5 ans (bis repetita). Surjouer une ligne qui n’est pas la sienne, incapacité à prendre des risques et de tenter d’imposer des thèmes plutôt qu’être à la remorque des autres candidats, voilà qui n’augure rien de bon. Quel gâchis prévisible! J’avais immédiatement remarqué (choix suicidaire avais-je dit) que le choix d’une primaire fermée aux seuls adhérents où le poids des élus locaux trop tentés de conserver leur pré carré ferait la décision au détriment du sang neuf, de la clarification idéologique, ne marcherait pas. Aussi, j’avais dit qu’un candidat LR insincère sur les idées libérales, conservatrices ou souverainistes c’était une droite qui ne servait à rien, une droite à 8%. Le score de premier tour quand on testait Laurent Wauquiez et où a fini le pourtant solide, intellectuellement parlant, FX Bellamy. L’accueillant sur ses terres, David Lisnard montre comment en 45 secondes on peut énoncer une ligne directrice aussi claire que tranchante tandis qu’en 2 mois, Pécresse minaude, louvoie, tournicote, tourne en rond sur du vide énarchique alors que c’est précisement ce que fait Macron depuis 5 ans (bis !!!).

Valérie Pécresse est donc partie pour être la Hamon de droite suivant une erreur de casting aux similarités troublantes. Choisir Hamon c’était faire fi de toutes les réalités économiques et des conséquences de notre modèle social anticapitaliste (notamment des externalités négatives de l’immigration) choix, qui ne pouvaient être que celui d’élus et de sympathisants vivant dans un univers parallèle. Il en est de même pour bon nombre d’élus de droite à l’évidence. Face au péril occidental d’être gouverné par des sachants, de prétendus centristes modérés qui ne supportent pas la contradiction et qui s’y opposent par des moyens nettement plus sophistiqués que la révolution ou autres références autoritaires, sanglantes des communistes, LR n’avait que des clones en stock. Je m’étais trompé par contre. Zemmour est un réactionnaire certes, mais lui, il sent mieux les choses et corrige ses erreurs sur la forme. Puisqu’il ne s’est pas effondré, qu’il n’est pas un leurre et qu’il est probablement sous-estimé du fait de son flingage en règle dans les médias, il sera très probablement au second tour. Les vieux croutons LR accuseront Pécresse. Ils devraient s’en prendre qu’à eux-mêmes.

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