Prospective : que vont choisir les français entre le socialisme et l’€?

N’en déplaisent aux thuriféraires du président Macron, je pense que son alliance de fortune, véritable armée mexicaine agrégeant opportunistes de tous bords, socialistes repentis de tous bords, eurobéats rêveurs et libéraux naïfs, finira par se lézarder. Je songe même à l’implosion dès lors que les choix urgents et graves nécessiteront des décisions fortes. Ces mêmes groupies du président balaient d’un revers de main des évidences comme la trahison de la promesse d’un renouvellement profond du personnel politique et de ses pratiques ainsi que la résurgence imminente du traditionnel clivage gauche/droite comme sources de fractures au sein du parti présidentiel. Ils auront peut-être raison tant que les nuisances portées par Nicolas Hulot et Marlène Schiappa demeureront limitées. Pour le moment le président couvrent leurs agissements en laissant faire croire de son soutien infaillible sans pour autant assumer franchement un gros risque politique. Je pense plus à des échéances à plus long terme comme principaux facteurs de déstabilisation puisqu’au fond aucune formation politique actuelle, qui aspire à exercer le pouvoir et qui dispose de sérieuse chance d’y accéder, n’est exemptée d’incohérences idéologiques.

Les véritables problèmes pour les pays dits « du club Med » au sein de la zone € sont de plusieurs natures mais ils sont profonds et n’arrivent pas à être traités convenablement. Faire cohabiter tout ce bon monde avec les pays habitués à la rigueur allemande et leur gestion rigoureuse de la monnaie n’était définitivement pas une bonne idée. Lorsque Mitterrand a voulu un droit de regard sur la monnaie allemande en échange de la réunification, tout le monde a miraculeusement oublié en France que ce dernier a évacué les utopies communistes du début des années 80 par des dévaluations répétées, une demande piteuse d’aide des allemands de la RFA ainsi qu’un enterrement (non-dit mais assumé) de la politique du programme commun PS/PCF dès 1983. Comme disait Raymond Barre, il n’a pas fallu plus de 2 ans avant que l’économie ne se venge, or, les politiques monétaires actuelles ont considérablement accru ce délai. Et nous ne pouvons pas nous en réjouir pour une foultitude de raisons. Les tendances économiques deviennent désormais rapides avec la conjonction mondialisation/digitalisation. Les politiques monétaires très aventureuses qui cherchent à lisser les phénomènes dans le temps et quoiqu’en disent les banquiers centraux, on constate une déconnexion grave entre le temps politique et le temps économique ce qui pose un grave problème démocratique. Les démocrates d’aujourd’hui à la tête de pays plus ou moins ruinés ou du moins endettés, espèrent lisser les soucis dans le temps quand des populistes pointent plus ou moins objectivement leurs carences, leur manque de courage, leurs choix en faveurs des prêteurs qui semblent déchargés de la responsabilité de prêter à des cigales tandis qu’ils trouvent aussi de quoi dénigrer les fourmis. La France convalescente au virage des années 2000 n’a rien trouvé de mieux que de poursuivre sa politique d’embauche de fonctionnaires territoriaux, 60% des créations d’emploi en 30 ans, de faire les 35 heures tandis que les allemands remettaient la valeur travail vaille que vaille sur pied en pensant notamment à l’est. Comment oser donc figer les parités monétaires alors qu’il nous faut 30 à 40% de fonctionnaires en plus pour faire la même chose sans les intéresser, motiver et ponctionner au moins 4% de PIB en plus pour payer la retraite par répartition avec un âge de départ de 60 ans (progressivement plus dans le privé et moins dans le publique selon un calcul différent et plus favorable) ?. On peut égrener encore plus longtemps les erreurs de politiques économiques qui ont fait diverger la France et l’Allemagne…

Mario Draghi

La traduction politique de ces erreurs conjuguée avec une politique monétaire accommodante qui, de l’aveu des banquiers centraux eux-mêmes, n’avaient pour seul but que d’acheter du temps pour réformer, été majoritairement – uniquement pour la France – employé pour retarder les échéances. L’€ a d’abord retardé l’enterrement en grandes pompes du socialisme qui aurait du naturellement se produire au début des années 90 en occident. La « Grande Parade » dirait Jean-François Revel. Avec une sainte trinité (assurances chômage, santé, retraite) ruineuse, une fonction publique paupérisée et inefficace par son hypertrophie, la France coule et son président social-démocrate n’est que le président du syndicat de faillite. Face à Macron, il ne reste que des vociférants communistes ou identitaires (FI ou FN) pour restaurer le franc comme moyen de lute aux réformes indispensables d’inspiration libérale. C’est son credo politique, espérons qu’il ne soit pas mortifère. On devine déjà que s’associer avec la libérale Calmes et l’identitaire Peltier, Wauquier se refuse à trancher et à se projeter dans le grand défi français qu’il soit avec l’€ ou voulant faire sans. La recomposition politique n’est qu’à son début, elle ira encore plus loin et sera certainement encore plus profonde que ce que notre président voulait. A terme, elle poussera les français à choisir entre le socialisme franchouillard hérité du communisme de 1945 aux adaptations imposées par la mondialisation ou juste les traités européens globalement libéraux. Macron propose d’essayer de faire durer l’horreur sans fin, FN et LFI de mettre fin à l’horreur par le socialisme horrible, en quoi le projet LR seraît-il plus séduisant?

PS : Joyeux Noël à tous! Meilleurs vœux pour 2018!

Joyeux-Noel-6

A propos Duff

Ingénieur consterné par le monde dans lequel il vit...
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3 commentaires pour Prospective : que vont choisir les français entre le socialisme et l’€?

  1. zelectron dit :

    A part un indigent inventaire à la Prévert de nos gouvernants, comment se fait-il qu’il ne soit jamais question de la pléthore de fonctionnaires inutiles, ni des gens qui fabriquent, transforment, étudient, découvrent, produisent ?. . .

  2. zelectron dit :

    ils ont surtout peur de la révolte des fonctionnaires descendant dans la rue au point que l’on en voit les traces sur leurs jambes de pantalon ?
    Une t’ite décimation inverse du nombre de nos élus ferait grand bien (de 680 000 à réduire à 68 000 par exemple?)

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